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Le Brésil cède du terrain à l’Europe

La valorisation de la monnaie du Brésil plombe la compétitivité de ses exportations de porc, notamment vers la Russie. Le point avec Pedro de Camargo Neto, représentant des producteurs et exportateurs de porc brésiliens.

Les exportations brésiliennes de porc baissent en volume, mais augmentent en valeur. La tendance prévaut depuis des mois. En juillet dernier, le Brésil en a exporté 44 000 tonnes, contre 48 000 tonnes en juillet 2009. Selon Pedro de Camargo Neto, président de l’Association brésilienne des producteurs et exportateurs de porc (ABIPECS), ce recul s’explique avant tout par la crise européenne : « La dévalorisation de l’euro redonne de la compétitivité à l’origine européenne, tandis que notre monnaie (le real), très demandée dans le monde du fait de la croissance de notre économie, se fortifie et cela se répercute sur nos coûts de production », déclare-t-il. Selon l’ABIPECS, les exportations de porc du pays sud-américain ont diminué de 8,5 % en volume par rapport à 2009. Depuis janvier, 313 468 tonnes ont été facturées 605 millions d’euros au total, indiquant une hausse de valeur de 12,5 %. Ramené à la tonne, le prix du porc brésilien serait en 2010, en moyenne, de 1 930 euros.

Ouvertures prochaines au Canada et en Europe

Au pied du mur, les Brésiliens veulent réduire leur dépendance vis-à-vis du marché russe. Leur contre-performance est pour eux une raison supplémentaire d’ouvrir les marchés qui leur sont encore fermés : le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis… et l’Europe.
Une mission sanitaire chinoise s’est rendue au Brésil en août dernier pour inspecter des abattoirs. Une mission canadienne fera de même ce mois-ci. Les Brésiliens croient que les marchés nord-américains et européens pourraient s’ouvrir avant la fin de cette année. Ils espèrent aussi de bonnes nouvelles du côté du Japon et de la Corée du Sud. En attendant, la Russie reste leur plus gros débouché, suivie de Hong-Kong et de l’Ukraine. Le Brésil et l’Union européenne sont en concurrence directe en Russie, leur principal marché.

Le Brésil recule en Russie

Depuis 2006, le Brésil exporte au total en moyenne 550 000 tonnes de viande de porc par an, dont près de la moitié en Russie. Le Brésil a envoyé en Russie, de janvier à juillet dernier, 142 709 tonnes, soit moins qu’en 2009. Pour leur part, les exportateurs européens ont fourni au marché russe, de janvier à juin dernier, 383 285 tonnes. Hong-Kong est également le deuxième marché du Brésil. L’Union européenne y a écoulé 210 000 tonnes sur cette même période, tandis que le Brésil y a expédié 57 387 tonnes de janvier à juillet dernier.
« Notre cheptel porcin compte 30 millions de têtes et nous produisons environ 3 millions de tonnes de viande par an. C’est un secteur important de l’économie brésilienne, surtout au sud du pays où se concentre la production », souligne Pedro de Camargo Neto. « Le marché interne absorbe 80 % de la production », précise-t-il.

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