Le bœuf charolais Label Rouge veut réagir
L’assemblée générale de l'association charolais Label Rouge s'est tenue, fin mai dernier, dans un contexte global plutôt morose. Incontestablement, le Label Rouge n'est plus considéré comme le sauveur de la situation, comme c'était le cas lors des années ESB. Depuis que les inquiétudes se sont en partie évanouies, nombre de bouchers qui s'étaient engagés dans la démarche ont baissé les bras devant les contraintes imposées par le Label Rouge, préférant se rabattre sur des marques interprofessionnelles moins contraignantes.
La situation actuelle fait apparaître une diminution des animaux labellisés qui n'est pas spécifique à l'ACLR mais à l'ensemble des filières Label Rouge bovines. Deux aspects inquiètent particulièrement la filière : la disparition pure et simple de points de vente de boucheries de détail et la mévente des avants. Pour parer à cette situation, le steak haché LR a rencontré un demi-succès. Il pourrait être suivi par un steak haché surgelé, actuellement à l'étude à la CNLC.
Car l'ACLR ne baisse pas les bras. Un programme de communication est en préparation à destination principalement des boucheries. Un argumentaire pour la valorisation et la promotion du produit, de nouveaux outils adaptés au circuit de commercialisation et au positionnement du produit, des actions promotionnelles ponctuelles comprenant la mise à disposition d'animateurs dans les points de vente, des opérations de valorisation du produit et la fourniture d'informations techniques aux bouchers. C'est la société Comaral Marketing qui sera chargée de mettre en place les actions
« Peut-on rester les bras croisés ? »
Une étude est actuellement réalisée auprès de la clientèle du produit Charolais label Rouge, concernant les comportements des consommateurs vis-à-vis du produit. Cet outil devrait permettre de mieux cibler les prochaines actions vers le consommateur.
Dans son rapport moral, Henri Baladier, le président de l'ACLR s'est néanmoins posé la question de savoir si le Label rouge avait un avenir. « A cette question, et si on interroge le consommateur, la réponse est oui, a-t-il lui même répondu, car c'est le signe officiel de qualité qui à la plus grande notoriété, et la réforme prévue dans la loi d'orientation agricole le maintiendra à une place importante. Si on pose la question aux producteurs et notamment aux producteurs charolais, la réponse peut être plus nuancée car c'est vrai que tous les animaux potentiellement labellisables ne sont pas labellisés sous le petit logo rouge et que seuls quelques-uns rapportent à l'exploitation cette plus value tant désirée. Si on pose la même question aux entreprises d'abattage, je pense que ce qu'elles considéraient dans les années “difficiles” comme un sauveur, elles le considèrent aujourd'hui comme une contrainte. Pourtant les règles du Label n'ont pas changé !»
« Du côté des bouchers, a conclu Henri Baladier, le pourcentage de ceux qui sont intéressés et qui en bénéficient reste à peu près identique mais le nombre global de bouchers diminue dramatiquement. Est-ce que tous ici nous pourrons encore longtemps rester les bras croisés en regardant fermer les boucheries les unes après les autres ? »