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Le bœuf britannique dans l’attente d’un avis de l’Europe

La réouverture du marché domestique pour les bovins de plus de 30 mois dépend d’un avis du Comité vétérinaire permanent sur le système de traçabilité. Pour exporter, il faudra sans doute attendre la fin de l’année.

Le calendrier de retour sur le marché domestique, puis à l’exportation, des bovins britanniques de plus de trente mois sera-t-il bien respecté ? La question était dans tous les esprits, la semaine dernière, lors de la conférence internationale sur le boeuf organisée par l’interprofession bovine écossaise, en partenariat avec le secrétariat international de la viande. Si la filière assure qu’elle offre toutes les garanties en matière sanitaire et de traçabilité, ce «come back» reste suspendu à des décisions britannique et européenne qui, d’après les nombreux observateurs consultés sur place, pourraient repousser toute décision, au mieux, à septembre pour la levée de l’interdiction sur le marché domestique et à octobre ou novembre sur le marché européen.

La première clé d’une levée de l’interdiction des bovins britanniques de plus de 30 mois dans la consommation humaine est détenue par le professeur Patrick Walls. Cet expert indépendant a été chargé par le gouvernement britannique de donner son avis sur la procédure de tests systématiques de l’ESB mise à l’essai dans six abattoirs britanniques. Son rapport devrait être remis en principe à l’agence alimentaire britannique (FSA) en juillet.

Un avis positif du professeur Walls ne suffira pas pour autant. La FSA a indiqué qu’avant de transmettre une quelconque recommandation au gouvernement, elle attendrait de connaître les conclusions d’une autre mission, européenne celle-là. Dans le cadre d’une éventuelle levée de l’interdiction des bovins britanniques de plus de 30 mois à l’exportation, des experts du Comité vétérinaire permanent (CVP) ont en effet mené, à la mi-juin, des inspections sur les contrôles de la traçabilité menés par les autorités britanniques. Leurs conclusions devraient être connues d’ici à la fin juillet.

Si celles-ci sont indépendantes de la levée de l’interdiction sur le marché domestique, le gouvernement britannique sait qu’il ne peut se permettre aucun couac sur ce sujet très sensible. « Nos espoirs ont été trop souvent déçus pour que nous puissions nous permettre le moindre accroc, souligne Jim Walker, le président de Quality Meat Scotland, l’interprofession bovine écossaise. Nous voulons absolument apporter toutes les garanties au consommateur britannique et européen».

Si les Britanniques tiennent à s’assurer que le dossier de la levée de l’interdiction à l’exportation avance en parallèle, c’est aussi pour des raisons économiques. Les éleveurs et industriels locaux souhaitent en effet que le délai entre la levée de l’interdiction sur le marché national et celle sur le marché européen soit le plus court possible, afin d’éviter un afflux brutal de marchandises sur le marché domestique, lourd de conséquence pour les prix.

L’agenda européen risque pourtant de traîner un peu en longueur. Après avoir demandé la levée de l’interdiction, les autorités britanniques devront attendre l’avis du Comité vétérinaire permanent, de la Commission, puis, sans doute, du Conseil européen. Compte tenu des tensions observées ces dernières semaines au sein de l’Union, l’obtention d’une majorité absolue à Bruxelles est loin d’être acquis.

Les distributeurs britanniques, pour leur part, se tiennent prêts. « Je suis convaincu qu’il y aura des opportunités, car il y aura du potentiel pour des animaux de bonne qualité », a lancé Andrew Smith, responsable viande Tesco (il gère notamment les marchés des PECO et d’Asie du sud-est) aux éleveurs et industriels britanniques présents la semaine dernière à la conférence d’Edimbourg.

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