Le bœuf aux hormones n’est pas sans risque
Voilà une information qui ne fera que conforter les Européens dans leur volonté de bannir le boeuf aux hormones de leurs assiettes. Selon la première étude scientifique jamais réalisée sur le sujet, les enfants mâles dont la mère était une grande consommatrice de viande de boeuf traitée aux hormones pourraient connaître des problèmes de fertilité une fois arrivés à l'âge adulte. L'étude publiée mercredi dans «Human reproduction» (revue de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie) a porté sur 387 Américains nés entre 1949 et 1983. Les entretiens et les analyses de sperme réalisés ont montré que les garçons dont la mère avait consommé du boeuf aux hormones plus de sept fois par semaine, avaient un sperme en moyenne près de 25% moins riche en spermatozoïdes que celui d'autres hommes dont les mères avaient suivi un régime moins riche en boeuf. La probabilité que ces enfants aient un sperme d'une qualité insuffisante, selon la définition de l'Organisation mondiale de la santé, se retrouve multipliée par trois. Plus la mère avait consommé du boeuf, plus la qualité du sperme de son fils s'en ressentait, selon ce document. Les implications potentielles d'une telle étude sont énormes, non seulement pour la santé humaine, mais pour les échanges internationaux. Les éleveurs américains utilisent en effet massivement des hormones pour accélérer la croissance de leur bétail. Arguant d'un impact potentiel sur la santé humaine, l'Union européenne avait banni cette pratique dès 1988. L'OMC doit rendre un jugement technique sur ce contentieux le 17 avril, selon une source européenne.