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Le bœuf anglais joue la star au marché de Rungis

Le grossiste Ovimpex propose notamment du Angus et du Hereford. Il met en avant la qualité de la production britannique, orientée vers des animaux jeunes, à la viande tendre.

Le bœuf anglais a joué la vedette mercredi chez Ovimpex. Une journée portes ouvertes était organisée dans les locaux du grossiste en viande d'importation à Rungis. Claude Thiéblemont, président de la société, a insisté sur l'adéquation du produit à la demande. L'occasion de lancer du poil à gratter en direction de la filière bovine française. Une cinquantaine de fournisseurs de la restauration hors domicile (RHD) ont fait le déplacement. Au programme, du bœuf, mais aussi de l'agneau sous la marque St George. Les invités ont pu découvrir une gamme de carcasses, quartiers, ART8 de bovins et autres présentations de viande bovine fraîche, ainsi que des carcasses et découpes en frais d'agneau. « Les arrières de vache font à peu près 80 kilos. Ils proviennent de bêtes pas trop lourdes. Cela donne des faux-filets peu épais, qui correspondent bien au marché de la RHD en France », a souligné Rémi Fourrier, directeur de l'office de la viande de Grande-Bretagne (MLC). Différents conditionnements de muscles et autres découpes sous vide en bœuf et agneau, les possibilités d'élaboration d'unités de vente sous gaz pour la vente au détail, la RHD, ont également été présentés. Mais, les véritables stars étaient les bœufs Angus et Hereford abattus chez Dovecote Park (Yorkshire). Cet abattoir est le seul en Grande-Bretagne entièrement dédié aux deux races. Il travaille en exclusivité avec le distributeur Waitrose, ce qui ne le prive pas d'exporter.

Ovimpex (CA supérieur à 100 M EUR, pour 35 000 tonnes de bœuf et agneau) achète actuellement une trentaine de tonnes de bœuf UK par semaine. Un peu moins d'un an après la levée de l'embargo, le produit se fait encore rare à l'international. « La viande bovine anglaise ne rencontre plus aucune réticence de la part des acheteurs, a signalé Claude Thiéblemont. Mais, on se bagarre pour en trouver. Il y a des produits de qualité en Grande-Bretagne. Les vaches de réforme sont bien meilleures qu'en France. Ce sont très souvent des croisées et non des laitières, comme chez nous. » Le grossiste commence tout juste à commercialiser l'Angus et le Hereford de Dovecote Park. C'est une viande d'animaux âgés de moins de 30 mois. Le produit intéresse la restauration haut gamme. Ovimpex s'approvisionne également auprès de Farmers' Fresh, un abattoir proche de Birmingham que la société française détient avec des éleveurs.

La tendreté plus que l'origine

« En Grande-Bretagne, les bovins mâles sont castrés à trois mois, a-t-il raconté. Cela donne une meilleure viande. Les éleveurs français ne produisent pas de tels bovillons. Leur gros défaut est de ne pas avoir de races précoces. » Une particularité de la production britannique est qu'elle est composée pour moitié de bœufs. La viande semble donner satisfaction. Pour preuve, la consommation outre-Manche augmente, au point de dépasser son niveau d'avant la crise de l'ESB. Rémi Fourrier n'a pas manqué de souligner la différence avec l'Hexagone, où les opérateurs sont confrontés à une mévente. « En France, on vend de la mauvaise viande chère, a-t-il déclaré. Tous les maillons de la filière en sont responsables. Il faut changer de cap, en se préoccupant davantage de la qualité du produit. Le consommateur réclame avant tout une viande tendre. C'est ce qu'il faut travailler, au lieu de s'intéresser à la race, la couleur ou l'origine. » En guise d'anecdote, Claude Thiéblemont a révélé que les organisateurs du prochain congrès de la FNICGV avaient choisi du filet pour le repas, afin de « ne pas prendre de risque ». « On ne peut pas être sûr de la tendreté d'une viande française, même avec du cœur de rumsteck », a-t-il déploré.

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