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Le blues des salariés du secteur viande

Une étude de la MSA pointe le mal-être des employés. Ils se disent stressés et peu écoutés.

Horaires décalés, travail dans le bruit, le froid, les odeurs, l'humidité, le plus souvent debout, avec des cadences de plus en plus soutenues. Les métiers de la viande s'exercent dans des conditions difficiles. Une enquête dans 16 entreprises bretonnes met en lumière le mal-être des salariés du secteur. Elle a permis d'expertiser 450 postes de travail, dont 118 dans la filière bovine, 125 dans le porc, 207 dans la volaille. Les conclusions des médecins du travail, des conseillers en prévention de la Mutualité sociale agricole (MSA) et des experts scientifiques des conditions de travail viennent d'être rendues publiques. « En plus de ces conditions difficiles, les salariés se disent victimes de mauvaises relations, constamment tendus pour rien, empêchés de prendre des initiatives pour mieux faire, pas ou mal accueillis dans l'entreprise, repliés sur eux-mêmes ». Avec un gros point noir, qu'est la polyvalence : « Elle est ressentie comme une fonction bouche-trou.» Les salariés déclarent aussi « travailler dans un climat d'agressivité, subir l'urgence à pourvoir des postes, ne ressentir aucune considération ni reconnaissance de leur travail, avoir le sentiment d'être peu écoutés et peu entendus, perdre l'estime d'eux-mêmes ».

Turn-over important

L'étude a été menée à la demande des administrateurs FGA CFDT des caisses de la MSA de Bretagne. Elle s'est déroulée en plusieurs phases. 6 000 questionnaires ont été envoyés dans des entreprises de 40 à 1 000 employés. Le taux de retour a été de 50 %, avec des réponses de la part de 3 000 salariés. 1 000 entretiens approfondis ont ensuite été réalisés par des médecins du travail et des conseillers en prévention de la MSA. « Les employeurs ont accepté cette enquête pour tenter de trouver des solutions aux problèmes d'absentéisme, du turn-over important, des difficultés à recruter et à fidéliser les salariés, estime Alain Legros, secrétaire de l'union régionale CFDT agroalimentaire. Leur volonté est aussi de redonner une image plus attrayante de leurs métiers.»

Le syndicat souligne que les conditions de travail difficiles sont aggravées pour les femmes. « Les contraintes du milieu professionnel ont des conséquences négatives sur la vie familiale et sociale des salariés et contribuent à donner une mauvaise image du secteur. Ces situations de travail entraînent des dégâts humains et ont un coût économique pour les entreprises, un impact direct sur la production, la qualité du travail, l'absentéisme, la difficulté à fidéliser les salariés. Le coût est considérable pour la collectivité : chômage, invalidité, maladies professionnelles…» Pour la CFDT, c'est par le dialogue social que des solutions concrètes peuvent se mettre en place. La Confédération rappelle que le comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail est compétent pour plancher sur le sujet. A l'instar de l'entreprise d'abattage et de découpe de viande Kerguelen à Brest, où la direction a procédé à des améliorations notoires.

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