Le blé à nouveau à des niveaux record
Les marchés à terme de Chicago et de Minneapolis -ce dernier dictant la tendance haussière provoquée par le manque de blé de printemps de haute qualité- ont poursuivi vendredi 8 février leur ascension, les cours à Chicago s'affichant une fois encore en limite de hausse pour atteindre un nouveau seuil historique de 10,93 $ (voir en pages intérieures). Cette progression fulgurante des cours depuis une semaine oblige les responsables des marchés à terme américains à revoir depuis hier les règles de limite de hausse portée de 30 cents à 60 cents et qui le sera à 90 cents si elle est atteinte durant 2 séances consécutives. Euronext a emboîté le pas au marché américain dans ce jeu spéculatif. En France, le marché physique s'aligne sur l'orientation des marchés à terme et l'offre en blé standard se situe à 272 euros rendu Rouen, rejoignant les niveaux record de septembre et mi-octobre derniers et tirant la prochaine récolte au-delà des 230 euros. La segmentation entre les blés meunier et fourrager (et plus généralement les céréales destinées à l'alimentation animale), s'est largement précisée, atteignant quelque 50 euros à la tonne sur les prix intérieurs pour le blé. L'orge fourragère et le maïs suivent la même ligne plus réaliste du blé fourrager, dictée par des disponibilités suffisantes, voire larges dans le cas du maïs. Malgré la hausse des prix, les pays acheteurs restent au marché et, après l'Algérie, le Maroc devrait se porter aux achats en blé français notamment. Le rapport USDA paru vendredi, bien que correspondant généralement aux attentes des observateurs, ne contribue pas à calmer le jeu en confirmant une réduction du stock mondial de blé à 109,4 Mt, dont 7,4 aux Etats-Unis (12,4 l'an dernier), le plus bas étiage depuis 60 ans.