« Le bio est véritablement devenu un secteur de l'économie »

> Nicolas Bouzou, économiste et fondateur d'Asterès, a présenté l'étude économique sur la transformation des produits bios le 16 avril.
Natexbio, qui représente les syndicats professionnels des compléments alimentaires des entreprises biologiques et des distributeurs spécialisés de produits biologiques, a présenté le 16 avril les résultats de la première étude économique sur la transformation de produits bios.
« C'est un secteur qui est mal mesuré », précise Nicolas Bouzou, économiste et fondateur d'Asterès, qui a réalisé l'étude, « car il n'existe pas de nomenclature spécifique au bio ». L'institut s'est donc appuyé sur les comptes de plus de mille trois cents entreprises de transformation certifiées agriculture biologique et sur les réponses à un questionnaire d'un échantillon de cent dix entreprises du secteur.
Pour Nicolas Bouzou, il en ressort que « le bio est véritablement devenu un secteur de l'économie ». Le chiffre d'affaires de la transformation bio est de 2,86 milliards d'euros en 2013, soit 2,3 % de la production agroalimentaire. Elle contribue au dynamisme de l'industrie, avec un chiffre d'affaires en progression de 14 % par rapport à 2012. « En comparaison, la croissance de l'économie française est de 0,4 % et celle de l'industrie agroalimentaire de 2 % », indique-t-il. Alors que les exportations françaises représentent 28 % de la production agroalimentaire, ce n'est que 7 % du bio qui part à l'étranger. Un chiffre faible, car « la demande nationale reste forte par rapport à l'offre », commente Nicolas Bouzou.
Le secteur a besoin d'apport de capitaux extérieurs
La transformation bio est particulièrement créatrice d'emplois. Les effectifs des transformateurs bios ont progressé de 3 % entre 2012 et 2013, quand ceux de l'industrie agroalimentaire ont diminué de 1 %. L'innovation est très importante dans le secteur, 42 % des transformateurs interrogés ayant lancé un nouveau produit bio en 2013. Quant à leurs marges nettes, elles sont identiques à celles du conven” tionnel, à 2,8 %. « Les marges de la transformation bio ont tendance à diminuer légèrement depuis 2009, à cause de l'augmentation du nombre d'acteurs et à la concentration des distributeurs », explique Nicolas Bouzou. Malgré cette baisse de marge, les transformateurs doivent continuer à investir, car l'appareil productif est sous-dimensionné par rapport à la demande. « Le secteur a besoin d'apport de capitaux extérieurs », déclare l'économiste, pour qui une meilleure stabilité réglementaire et fiscale favoriserait les investissements. Alice Flores