Le bilan mitigé de la baisse de la TVA en restauration
Un an après, on commence à cerner un peu mieux les conséquences de la baisse de la TVA (de 19,6 % à 5,5 %) sur l’activité en restauration commerciale. Un peu seulement, tant les évolutions des ventes dans ce secteur très atomisé demeurent difficiles à mesurer. Les études divergent sur la reprise ou non des achats en 2009. Il paraît cependant acquis que la baisse de la TVA a sans doute évité une chute très sévère du chiffre d’affaires des entreprises ces derniers mois. En période de crise – et cela, de nombreux indices le montrent –, les consommateurs ont réduit drastiquement leurs dépenses « somptuaires », notamment les sorties au restaurant, privilégiant la consommation à domicile, voire le « fait maison » (lire notre sujet d’actualité en page 4). Selon l’Insee, les restaurateurs ont fait bénéficier leurs salariés de cette bouffée d’air frais financier. 21 700 emplois auraient ainsi été créés depuis le 1er juillet 2009. « L’objectif fixé par les pouvoirs publics de 20 000 créations d’emplois en deux ans en contrepartie de la baisse de la TVA est donc, en moins d’un an, non seulement atteint mais dépassé », s’est bruyamment félicité Hervé Novelli, trop heureux de répondre aux critiques dont cette baisse de la TVA a fait l’objet. Le consommateur, en revanche, semble en avoir assez peu profité. À l’exception de la restauration de chaînes, les patrons de bistrots n’ont guère répercuté l’économie faite sur les menus.