Le bilan controversé de la loi Dutreil
Renaud Dutreil, ministre des PME, s’est une nouvelle fois montré très satisfait de sa loi, hier à l’occasion d’une conférence organisée par le magazine LSA sur les négociations commerciales. « Depuis juillet 2006, les produits de marques sont moins inflationnistes que les produits du hard discount et les MDD », « les prix des produits de PME se maintiennent » et « l’élasticité prix/volume fonctionne bien », a-t-il affirmé estimant que les objectifs de la réforme étaient atteints.
Une croissance soutenue par la promo
La catastrophe hollandaise ne s’est pas produite (l’emploi dans la distribution a progressé de 1,52 % en 2005, lire par ailleurs) et la crainte de l’effondrement en bourse des fleurons de la distribution s’est révélée infondée (les actions des groupes ont sur-performé le marché de près de 10 % depuis près de six mois), a en substance ajouté le ministre. « Sa » loi a par ailleurs eu pour conséquences de relancer la concurrence entre les enseignes. Au premier semestre, les évolutions de prix par enseigne ont varié entre une baisse de 2,8 % et une hausse de 4,4 %, selon le ministère.
Une vision optimiste fortement nuancée par Serge Papin, président de Système U, intervant juste après Renaud Dutreil à la tribune des rencontres LSA. « Ce qui nourrit la croissance ce n’est pas sa loi, mais la publipromotion », a-t-il assené. Fustigeant « l es fausses statistiques » et « l’ensemble des observatoires qui ne prennent pas en compte les démarques promotionnelles », le distributeur indépendant a estimé que les prix des grandes marques avaient légèrement augmenté dans ses magasins depuis le début de l’année et que l’augmentation de la coopération allait continuer.
Avançant un chiffre d’affaires en hausse de 3,5 % à 4 % (à surface non constante en 2005) et surtout une augmentation de la fréquentation, Serge Papin attribue la relance aux publipromotions mais aussi au développement des MDD qui représentent aujourd’hui 44 % des actes d’achat.