Le bien-être du poulet fera l'objet d'un compromis
C'est sur un projet de directive européenne sensiblement assoupli qu'ont travaillé vendredi dernier les vétérinaires des États membres et que travaillent ces jours-ci les représentants des Vingt-sept. En conséquence, la question du bien-être du poulet de chair pourrait se régler au mois de juin. Un vote est même envisagé début mai.
Précédemment, les abattoirs devaient se charger de comptabiliser les pododermatites, les lésions des pâtes ayant été retenues comme critère (peu objectif de l'avis des producteurs français) de bonnes conditions d'élevage. Cette disposition est retirée, au soulagement de la plupart des industriels européens qui y voyaient des frais supplémentaires. De même, le système de notation permettant d'aller au-delà de la densité de base est retiré, et les élevages avec parcours ne sont plus concernés par la directive, ce qui constitue deux simplifications notables.
Enfin, si les densités autorisées demeurent une contrainte pour l'élevage français de poulets standard et grand-export, leur mode de calcul serait établi sur le plan national. Les représentants des producteurs français (CFA) et européens (Copa-Cogeca) revendiquent une densité maximale surélevée de 2 kg à 42 kg/m 2 qui tiendrait compte des élevages dédiés au grand-export atteignant 44 kg/m 2. Cependant, reconnaît-on du côté industriel (FIA), la marge de manœuvre laissée aux Etats pour le calcul de la densité effective permettrait de se rapprocher de la pratique actuelle.
Les responsables de la FIA constatent que les possibilités de blocage de ce projet sont réduites et qu'il est peut-être risqué de traîner encore plusieurs mois. S'il « y a encore des éléments qui font réfléchir », commente André Lepeule, délégué général, une directive simplifié est bonne à retenir en prévision des espèces avicoles qui vont suivre, en l'occurrence la dinde et le canard. En bref, le projet de compromis sur le poulet est à saisir avant qu'il ne se re-complique.
Il paraît aussi, de source administrative, que la discussion d'une mention indiquant la conformité aux normes de bien-être de l'UE soit reportée dans un cadre plus général. La filière est très méfiante à l'égard d'une indication qui pourrait s'apposer sur les produits importés des Pays tiers, ce qui « générerait une confusion dans l'esprit du consommateur », relève André Lepeule.
En plus, le dossier ne sera pas tout à fait clos puisque un rapport sur le rôle de la génétique dans le bien-être serait prévu pour l'an prochain.