Le beurre (de cacao) et les canons
En raison du désordre qui règne là-bas, l’État n’a plus que les recettes du cacao, sur lequel il prélève une taxe à l’exportation de 0,30 _/kg. Mais les grains de cacao arrivent humides et de mauvaise qualité à Abidjan, car les paysans ne veulent pas prendre le risque des durées de séchage dans un contexte aussi tendu, et les prix s’en ressentent. Ces mêmes paysans demandent le remboursement des 300 mio _ qu’ils ont dû verser à une caisse publique de stabilisation des fluctuations de prix. Ils n’acceptent pas plus le prix minimum de 0,60 ct/kg qui a été fixé pour cette campagne. Au Ghana voisin, on paye un tiers de plus. Résultat : des colonnes de camions chargés de cacao ivoirien passent les frontières de nuit.