Le beaujolais ne veut plus être dominé par le nouveau
Ce jeudi, 3e du mois, à 0 heure, le beaujolais nouveau a donc été « libéré ». Les Japonais, fuseau horaire oblige, ont été les premiers à faire sauter les bouchons, sans doute un peu moins nombreux que l’an dernier. Car le beaujolais, comme pratiquement tous les vins français, éprouve dans ses exportations les effets de la crise économique mondiale. Le phénomène n’est cependant pas purement conjoncturel. Au plan national, le beaujolais nouveau subit aussi une récession qui pose question non seulement pour son avenir proche mais aussi pour celui de l’appellation en général. Le beaujolais nouveau peut-il encore prétendre jouer le rôle de locomotive économique de l’ensemble de ce vignoble ? À cette question, Dominique Capart, président d’Inter Beaujolais, répond aux Marchés Hebdo que le beaujolais nouveau ne doit plus servir de pivot à l’économie du vignoble. Et cela pour au moins trois raisons : la brièveté de sa saison commerciale, son particularisme en matière de goût et de positionnement marketing et la baisse régulière des volumes commercialisés en primeurs. Cette tendance récessive, qui s’accentue d’année en année, ne permet cependant pas de considérer que le temps du beaujolais nouveau est révolu et qu’une rénovation inévitable de la politique commerciale de la filière devrait le négliger. Mais il apparaît clairement que son rôle ne sera plus aussi central.