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Le 100% végétal remis en cause dans la dinde

L’élevage assouplirait volontiers son régime alimentaire.

L’industrie française de dinde ne s’est pas écartée d’une alimentation intégralement végétale malgré la possibilité donnée par les arrêtés des 18 juillet et 24 octobre 2006 d’intégrer des graisses animales, des farines de poisson ou encore des protéines hydrolysées de plumes ou de poisson. C’est ce que regrette Gilles Le Pottier, le délégué général du Cidef (interprofession), alors qu’une partie de la production se vend sans mention du mode alimentaire. Or, la démarche du 100 % végétal, « strictement hexagonale », n’a pas de sens au-delà de nos frontières, lit-on dans le dernier bulletin Interdinde, le « comble » étant que les produits importés échappent, eux, à ces pratiques contraignantes.

La filière, éprouvée par des problèmes de santé des dindes d’ordre nutritionnel et par une prédilection du marché européen pour des viandes à prix modéré, élargirait volontiers son éventail d’ingrédients autorisés. L’Espagne et la Belgique achètent des graisses qu’on ne consomme pas en France tandis que la Pologne, grand concurrent de la dinde française en Allemagne, est un peu le « Far Est » de l’alimentation animale, médit le permanent du comité sectoriel.

Parmi les coproduits réintroduits, les graisses sont de l’intérêt le plus immédiat (les farines de poisson ont l’inconvénient d’être chères et les protéines hydrolysées souffrent d’un déficit d’expérience en élevage). Les graisses animales ne sont pourtant pas revenues dans les formules. La raison est simple : les fabricants d’aliments composés craignent toujours qu’un contrôle ne révèle des traces de protéines de porc, volaille ou bœuf, qui restent proscrites en France comme en Europe (le seuil de tolérance analytique est fixé à 0,1 %). Ils ont peur « qu’une contamination fortuite soit interprétée comme une intention de contourner la réglementation », explique Gilles Le Pottier.

Cette réticence devrait être levée avec l’assurance donnée récemment par les pouvoirs publics qu’ils prendront désormais en compte une contamination fortuite. Ce changement d’attitude est lié au recul certain de l’ESB, à l’origine du retrait des farines animales. Le Cidef en vient même à espérer une réhabilitation réglementaire des protéines d’animaux d’élevage. Libre alors à ceux qui ne les utiliseront pas de faire valoir leurs surcoûts.

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