L’avenir des quotas laitiers divise l’Europe
        
      
      
      Intégrés dans le bilan de santé de la PAC prévu l’an prochain, les quotas laitiers disparaîtront après 2015. Les discussions n’en sont pas moins nombreuses concernant leur évolution sur 2008-2015, comme l’a montrée l’assemblée générale de la FNCL, hier à Paris. « Les quotas laitiers ont-ils encore une pertinence ? » c’est interrogé Stanislav Jas. Le chef d’unité du département productions animales au Copa-Cogeca a assuré qu’ «un grand nombre de producteurs » considèraient qu’il existe des capacités de production non utilisées de 10 % sans investissements supplémentaires, et que la valeur des quotas est en baisse dans de nombreux pays. Selon une estimation néerlandaise, la disparition de ce régime entraînerait une chute du prix du lait de 5 à 10 %, mais d’autres voix tablent sur une baisse plus prononcée, qui mettrait à mal de nombreuses exploitations.
Car derrière les évolutions du carcan réglementaire, la compétitivité future de la filière laitière est en jeu, avec la variable des restitutions. En Irlande (22 000 producteurs), le gouvernement va ainsi financer 114 M Eur sur les 290 investis par la filière dans des projets communs d’amélioration et de modernisation des outils. « Si l’on abolit les restitutions, avec la réforme de la PAC nous chuterons à moins de 10 000 exploitations en 2015. Pourrons-nous alors continuer à produire tout notre quota ? » s’est interrogée la secrétaire de l’Irish Farmer’s Association. `
Bonnes perspectives
Le Danemark, qui représente l’exemple même du pays laitier restructuré (Arla Foods collecte et transforme la quasi-totalité du lait national), milite-lui pour le démantèlement des quotas, en tablant sur l’augmentation d’ici 2015 de la demande mondiale en produits laitiers. La nuance existe cependant. « L’UE aura du mal à remplir le quota alors que la consommation augmentera. Cela plaide pour démanteler les quotas à travers leur augmentation successive » a plaidé Kristian Svendsen, chef du département économique au Danish Dairy Board (voir LM N° 80). Consciente du travail à effectuer sur le sujet, la FNCL a annoncé la création d’un groupe de travail sur la politique laitière. En dehors des frontières, l’environnement bouge . Pour assurer son approvisionnement, le distributeur Tesco va mieux rémunérer les producteurs (de 18 à 22 pence/litre) et s’est engagé dans la contractualisation des rapports. En termes de marchés, l’optimisme est de mise pour l’après 2015. À cette date, la Chine devrait par exemple importer entre 15 et 20 Mt d’équivalent lait…
 
        
     
 
 
 
 
 
