L’avenir de l’industrie dans l’incertitude
C’est dans un climat très dégradé que les industriels privés et grossistes en viande tiendront leur assemblée générale, les 17 et 18 juin prochains à Versailles. Le thème choisi par leur fédération, la Fnicgv, donne une idée de l’ambiance actuelle : « dans un contexte où le comportement des consommateurs change et la production européenne est fragilisée, quels sont les défis à relever par les entreprises françaises pour assurer leur survie ? » Guillaume Roué, le président d’Inaporc, Emmanuel Coste, le président d’Interbev Ovins, Denis Sibille, le président d’Interbev et Yves Berger, le directeur de l’Ofival interviendront au cours des débats auquel les commerçants en bestiaux participeront, leurs travaux se déroulant en parallèle.
« Parler de survie n’est pas exagéré », assure Laurent Spanghero, le président de la FNICGV, qui s’inquiète des surcapacités croissantes de nombreux abattoirs. Des surcapacités qui, selon le directeur de la Fédération Nicolas Douzain, s’élèveraient parfois jusqu’à à 20 % ou 30 %. « On est en danger, détaille Laurent Spanghero. Nous sommes entrés depuis dix ans dans l’ère de l’ESB durant laquelle nous avons beaucoup investi dans le sanitaire, mais très peu dans la compétitivité industrielle. Or, comme je le dis souvent, les investissements d’aujourd’hui sont les emplois de demain et les bénéfices d’après-demain».
La Fédération a donc suivi avec intérêt les mesures annoncées la semaine dernière par Nicolas Forissier dans le cadre de son Partenariat national pour le développement de l’industrie agroalimentaire (LM du 11 mai). Celui-ci prévoit la mise en place de nouveaux outils pour faciliter l’investissement des PME-TPE, consolider leurs structures financières ou encourager leurs activités à l’export. Laurent Spanghero, qui a rencontré lundi le secrétaire d’État à l’alimentation, a notamment tenté de le convaincre que ces mesures devaient être étendues aux entreprises de plus de 250 salariés, nombreuses dans le secteur de la viande.
Mariann Fischer-Boel devant l’UECBV
Reste le problème tout aussi aigu de la baisse chronique de l’offre bovine en Europe, qui menace à terme l’existence même des entreprises. Cette question fera l’objet de débats lors de l’assemblée générale de l’UECBV, organisation européenne qui regroupe 45 fédérations du commerce et de l’industrie du bétail et des viandes de 25 pays européens. Celle-ci se déroulera les 9 et 10 juin prochains à Portoroz, en Slovénie. L’intervention de la commissaire européenne à l’agriculture Mariann Fischer Boel y sera très attendue sur les conséquences de la réforme de la Pac sur le secteur.