L'assurance maladie lance une action Menu
Déjà scruté par les enfants, les parents d'élèves et les gestionnaires de cantines scolaires, le contenu des assiettes et leur environnement intéresse depuis la rentrée 2004 la Caisse régionale d'assurance-maladie d'Île de France. Dans le cadre du programme MENU (Mieux Etre NUtrition), la Cramif s'est penchée sur la croissance galopante du surpoids et de l'obésité.
Au terme d'une consultation régionale avec les rectorats et les services d'inspection, cette thématique est ressortie comme l'attente principale en matière de formation. « Nous menons de nombreuses actions en matière de santé publique. Dans le cadre du PNNS (Programme national nutrition santé), nous travaillons en partenariat avec le ministère de la Santé et de l'Éducation Nationale. L'action vers le milieu scolaire a un intérêt car nous nous adressons à un public de jeunes captifs, qui est encore en mesure d'assimiler les messages» explique Lionel Benoît, conseiller technique en santé publique et coordinateur régional du projet pour la Cramif.
Concrètement, 12 établissements en 2004-2005 et 12 autres en 2005-2006 ont, ou vont profiter d'une session de formation-action (chefs d'établissements, intendants, enseignants, personnel médico-social et de cuisine). Une journée de formation théorique et conceptuelle aborde la psychologie de l'enfant et des données épidémiologiques, « car le surpoids et l'obésité sont une épidémie» rappelle M. Benoît.
Deux ans de formation
Ensuite, 4 jours durant, c'est la méthodologie qui est étudiée sur site (mise en place d'un diagnostic à parti des observations, comme l'absence de prise de petit-déjeuner, la consommation ou non de barres chocolatées, etc.), avec une stratégie d'action, d'évaluation et de communication. Un travail plus simple en restauration autogérée que pour la concédée… Étalé sur deux ans, MENU vise à rendre les intervenants indépendants au bout de 12 mois, pour reproduire la bonne démarche dans les établissements.
Côté financement, la Cramif a obtenu 86 000 euros au total, entre les fonds publics, la caisse des artisans et la fédération des mutuelles. À l'issue du programme, qui arrivera à terme avec l'année scolaire, une nouvelle consultation régionale sera menée pour mesurer son impact. « Notre action pourrait être reconduite sous une forme différente», note Lionel Benoît. « Aujourd'hui l'accent est surtout mis sur l'équilibre alimentaire, mais on ressent une réorientation du PNNS vers l'activité physique. Il est important d'avoir les apports équilibrés, mais cela perd du sens si l'on reste sédentaire».