L’aptitude bouchère du cheval de trait enfin prise en compte
C’est une petite victoire de la section équine d’Interbev : les Haras nationaux décident d’œuvrer à l’amélioration de l’aptitude bouchère des races de chevaux de trait. En effet, comme l’annonce la revue Equ’idée de l’établissement public administratif, un « programme d’aide pilote » pour soutenir la viande de cheval est mis en place sous la forme d’appel à projets (LM du 18 juillet). « Les Haras s’emparent du dossier de la viande chevaline », commente Timothé Masson, chargé de mission pour la viande de cheval à la FNC (fédération nationale cheval) et Interbev. Il est temps : les ossatures se sont excessivement alourdies au fil des programmes d’élevages menés jusqu’alors et les rendements en viande se sont par conséquent amoindris. Ces programmes visaient surtout à préserver les standards des neuf races de cheval lourd présentes sur le territoire national et menacées d’extinction. La section équine d’Interbev, fondée en 2002, avait d’entrée de jeu lancé l’alerte.
La production n’est pas adaptée à la demande, constate-t-on : les consommateurs préfèrent la viande rouge de chevaux jeunes à la viande blanche des poulains. C’est une des raisons pour lesquelles la France importe près de 78 % de la viande équine consommée. Il faut donc retarder l’âge d’abattage, et pour cela alléger les races françaises. Cela se justifie puisque 88 % de l’élevage est à finalité bouchère. Du reste, la consommation semble se stabiliser. D’après TNS World Panel, la consommation de viande de cheval par les ménages a progressé de 3 % en 2007.
Les éleveurs sont conscients de l’enjeu, mais ils sont seuls devant les choix génétiques, témoigne Timothé Masson. Les actions envisagées par les Haras et Interbev portent sur l’amélioration des caractéristiques, la conduite des troupeaux et la génétique proprement dite. Le conseil aux éleveurs devrait jouer un rôle central.