L’APCA dit halte à la politique de bas prix
Entre 1972 et aujourd’hui, les prix des produits agricoles à la production ont baissé de moitié en France. Dans le même temps, les produits alimentaires ont progressé de 12 % (en monnaie constante). Depuis 25 ans, les agriculteurs n’ont cessé d’augmenter leur productivité. Les industries agroalimentaires, n’ayant pas connu d’innovation extraordinaire, ont quant à elles peu amélioré leur productivité en comparaison avec d’autres secteurs de l’industrie en France. C’est en substance, le constat que tire l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) de la compilation de chiffres officiels fournis récemment par la Cour des comptes. « Toutes ces analyses montrent que la politique agricole qui a été menée depuis la seconde guerre mondiale a permis de constituer en France et en Europe un puissant complexe agroalimentaire essentiel à notre puissance collective » écrit Lucien Bourgeois économiste de l’APCA dans la synthèse de l’étude. Mais sur le plan intérieur, cette stratégie se révèle de moins en moins payante », poursuit l’expert. « Les IAA habituées à ce que la puissance publique donne des subventions pour diminuer le prix de leurs approvisionnements perdent l’habitude de l’innovation ou de l’amélioration de leur productivité», juge l’APCA. Les producteurs agricoles étant arrivés à la limite des gains possibles de productivité, les IAA sont tentées de se délocaliser.
A la veille d’une nouvelle loi d’orientation agricole, l’APCA veut alerter les pouvoirs publics sur cette problématique. « Nous sommes dans un pays qui a choisi la monnaie forte, nous ne pouvons pas nous battre sur les prix, la solution, c’est de se battre sur la qualité », affirme Luc Guyau, président de l’APCA. Pour que ce vœu ne reste pas pieux, « les producteurs et les consommateurs doivent se tenir la main », estime Luc Guyau. Cette idée passe par l’éducation du consommateur, selon lui. Plus concrètement, il appelle les coopératives à se regrouper pour être plus fortes à la vente.