L'AOC Noix du Périgord est sur la bonne voie
La filière noix du Périgord AOC peut être satisfaite. En trois campagnes, ses volumes vendus sous appellation ont connu une progression plus qu'encourageante. De 842 tonnes en équivalent sec commercialisées en 2002-2003, suite à l'obtention du signe de qualité, elle est passée cette année à 2 204 tonnes (équivalent sec), soit 59 tonnes de noix fraîches, 1 552 tonnes de noix sèches et 245 tonnes de cerneaux, ce qui représente une hausse de 36 % par rapport à 2004-2005 (où la hausse avait également été de 37 %). « Et à la fin du premier semestre de la campagne en cours La campagne en cours dure du 1er septembre 2005 au 31 août 2006. , nous avions déjà franchi les 2 000 tonnes, la qualité de la récolte étant au rendez-vous, ce qui est essentiel en AOC », soulignait Bernard Laval, président du syndicat professionnel de la noix du Périgord, lors de sa dernière assemblée générale, en précisant, par ailleurs, que les cours se maintiennent et « doivent encore pouvoir évoluer dans le futur ».
Près de la moitié est exportée
Cette progression est en grande partie due aux bonnes ventes de cerneaux qui ont augmenté de 80 %, notamment vers l'étranger, l'export ayant représenté 48 % des débouchés. Devant l'engouement des professionnels de l'agroalimentaire pour l'origine certifiée des cerneaux, le syndicat professionnel a d'ailleurs demandé une modification du décret de l'AOC pour que les cerneaux, sous toutes leurs formes (moitiés, invalides, brisures), soient pris en compte dans l'appellation, les transformateurs utilisant généralement de petits bouts de noix dans leurs préparations (pains, gâteaux, saucissons…). Passé en commission en novembre dernier, le dossier n'a pas été accepté en l'état par l'Inao (institut national des appellations d’origine). Il doit être repositionné cette année, en restreignant la demande à l'intégration en AOC des arlequins invalides (cerneaux plus colorés et légèrement écornés).
En revanche, la demande de modification du décret concernant le passage à 10 kg du poids maximal autorisé à la vente en noix fraîches (au lieu de 5 kg) a été autorisée, afin de coller davantage aux attentes de la grande distribution. Cette dernière et le Min de Rungis ont, par ailleurs, bénéficié d'une quarantaine d'animations mises en place par quelques structures expéditrices, disposant de matériel d'animation fourni par le syndicat.
Enfin, la filière poursuit sa démarche d'obtention d'une AOC huile de noix du Périgord vierge, de première pression. Après un travail sur l'antériorité, la notoriété, la typicité et le cahier des charges des moulins, de nombreuses dégustations ont été réalisées ces derniers mois. Un dossier définitif devrait être déposé à l'Inao fin 2006.