L’année 2016, un bon millésime pour les halles à marée
Les trois premières criées françaises ont connu une bonne activité en 2016 avec des progressions significatives par rapport à une année 2015 déjà en croissance. Seule la criée de Boulogne-sur-Mer recule en valeur comme en volume.
Dans le secteur de l’économie maritime, les feux sont globalement au vert, comme en témoignent les chiffres d’activité du trio de tête des 35 halles à marée françaises sur l’exercice 2016. Le Guilvinec, troisième, affiche un tonnage de 18 657 tonnes pour 74,79 millions d’euros (4,01 € de prix moyen au kg). Lorient, deuxième (26 882 t) atteint 86,69 M€ de vente (prix moyen à 3,22 €). Seul le leader, Boulogne-sur-Mer, décroche en 2016, abandonnant 6,2 % de volumes à 33 628 t et 1,6 % de ventes (77,8 M€ pour un prix moyen de 2,31 €/kg). Dans presque toutes les pêcheries et métiers pratiqués par les navires débarquant dans les deux criées sud-bretonnes, la pêche a été bonne. Notamment en pêche côtière où les chalutiers qui exploitent la langoustine vivante du golfe de Gascogne ont connu une année exceptionnelle en production, sans que le prix s’effondre.
Les bolincheurs, unités qui travaillent à la senne tournante pour traquer la sardine et accessoirement l’anchois ont vécu eux aussi une année record en production. Quant à la pêche hauturière qui établit les volumes les plus significatifs dans les criées, la production a été abondante durant le premier semestre avant que l’imminence de l’épuisement de certains quotas annuels ne ralentisse les navires dans leur activité (églefin, seiche, raie fleurie notamment). À noter l’importance de la filière Intermarché sur le port de Lorient par les apports de l’armement Scapêche et les capacités à l’achat du transformateur Capitaine Houat. Pourquoi, dans ce contexte, Boulogne-sur-Mer, la plus importante criée de France en volume (deuxième de France en valeur derrière Lorient), a-t-elle souffert en 2016 ? Le gestionnaire de la criée, la CCI de la Côte d’Opale, signale de moindres débarquements, notamment par le fait de navires de pêche vendus.
Ressource reconstituée
L'année 2017 devrait être différente à Boulogne-sur-Mer, puisque les trois unités lancées par Scapêche avec des patrons-artisans de Boulogne-sur-Mer doivent rentrer en service. Ces résultats d’activité de la pêche dans les halles à marée françaises sont le reflet de plusieurs années de restructuration dans la pêche en France, qui a vu le nombre de bateaux baisser progressivement, conformément aux objectifs de la politique commune des pêches.
La ressource s’est parallèlement reconstituée – cependant pas encore pour toutes les espèces –, en particulier grâce à une savante politique de gestion des stocks des organisations de productions et, sans doute aussi, par l’utilisation d’engins de pêche de plus en plus sélectifs. Conséquence pour un secteur qui fait l’objet d’une politique maritime intégrée, l’Europe a reconnu le bon état de la ressource en attribuant des augmentations significatives pour certains quotas pour la campagne 2017. « Ce qui devrait se traduire, cette année encore, par une activité en hausse », fait le pari Maurice Benoîsh, président de la société d’économie mixte qui exploite le port de pêche de Lorient.
Les armateurs réinvestissent aussi dans le renouvellement de leur unité de pêche pour plus de confort, plus d’économie d’énergie, plus de productivité et de qualité.