L’Ania veut peser dans le débat sur l’obésité
A la présentation de son programme, jeudi 24 juin, Jean-René Buisson le nouveau président de l’Ania (association nationale des industries agroalimentaires) a déclaré qu’il allait être très vigilant sur l’actualité politique autour du thème de l’obésité. Il entend, d’abord, que les industriels ne soient pas écartés du projet de loi sur la santé actuellement en deuxième lecture au Sénat.
Le texte prévoit pour l’instant d’imposer aux annonceurs « d’une publicité télévisuelle pour des aliments dont la composition nutritionnelle est susceptible de nuire à la santé des enfants ou des adolescents en cas de consommation excessive » de financer la réalisation et la diffusion d’un message d’information nutritionnelle.
«On préférerait un auto-contrôle »
La commission des affaires sociales du Sénat a déposé un amendement précisant cette règle : les produits concernés seraient ceux manufacturés avec ajout de sucres, de graisses, de sel ou d’édulcorants de synthèse. Les marques pourraient déroger à cette règle à condition de payer une contribution au profit de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (à hauteur de 1,5 % de leurs dépenses publicitaires annuelles). « On ne veut pas se retrouver avec un texte qui sort du Parlement et nous impose encore une fois une taxation sans qu’il y ait eu un débat. On préférerait qu’il y ait un auto-contrôle », défend Jean-René Buisson qui a récemment demandé un rendez-vous au ministère de la Santé. L’Ania n’exclut pas l’idée de participer à des programmes de santé publique, mais si tel était le cas souhaite savoir à quoi serviront ses deniers. Le texte de loi sera discuté en séance publique le 9 juillet prochain au Sénat. L’autre point d’inquiétude des industriels porte sur le projet de directive européenne sur les allégations nutritionnelles adoptées par Bruxelles, le 16 juillet 2003, et qui devrait être voté par le Parlement européen, dès que ce dernier sera mis en place. Ce texte précise les conditions d’utilisation des allégations nutritionnelles et santé sur les étiquettes, en interdit certaines et soumet les autres à évaluation scientifique. « Cette décision risque d’être extrêmement lourde pour les marques et produits des IAA », alerte Jean-René Buisson qui compte bien mettre en place une concertation.