L’Ania adoube l’Aria Rhône-Alpes
C’est une excellente nouvelle pour tous les industriels agroalimentaires de la région Rhône-Alpes ! Privés d’une grande représentation « intersyndicale » officielle depuis quasiment cinq ans, ils vont pouvoir potentiellement compter sur une nouvelle Aria Rhône-Alpes. L’Ania a annoncé jeudi soir sa création avec une équipe solide emmenée par Thierry Oriol par ailleurs président du PEA-CRITT Rhône-Alpes et directeur général adjoint de Guilloteau, l’une des entreprises les plus innovantes de l’industrie laitière rhônalpine. La prise de pouvoir par cette personnalité régionale de l’agroalimentaire était, on le sait, soigneusement programmée. Mais le nouveau patron de l’Aria Rhône-Alpes, même légitimé de longue date, n’aura pas vraiment les coudées franches, ni la tâche facile pour la mission qu’il vient de prendre en main.
Des plaies encore ouvertes
En effet, les souvenirs laissés dans le sillage de Ralia Rhone-Alpes industrie alimentaire – feu la représentation associative des industriels agroalimentaires de la région en Rhône-Alpes – sont encore comme autant de plaies ouvertes pour quelques chefs d’entreprises locaux. Aujourd’hui, la seule évocation du nom de cette ancienne organisation qui plafonnait dans les dernières années à une trentaine de contributeurs actifs sur 400 entreprises de plus de 10 salariés dans la région, suscite tout au plus un silence gêné et dans la plupart des cas de perfides allusions.
Le nouveau patron de l’Aria, s’est chargé personnellement de clôre l’épineux dossier de Ralia en 2001-2002. Rôdé aux arcanes de la région, il devra donc trouver l’espace d’expression de sa structure en ayant soin de concilier les susceptibilités des uns et des autres. D’emblée l’organisation naissante prend garde de ne pas outrepasser les frontières.
Le communiqué de presse émis par l’ANIA concernant l’annonce de la création de l’ARIA Rhône-Alpes est un exercice sémantique de haute voltige. « L’Aria Rhône-Alpes inscrira son action en complémentarité des structures opérationnelles existantes : R3AP, PEA-Critt, Ifria, Alimentec et autres plateformes techno-logiques… » peut-on lire entre autres dans le document officiel.
Reste que l’essentiel est ailleurs. Désormais la page est tournée. La naissance de l’ARIA Rhône-Alpes est bien le signe que toute une génération d’entrepreneurs mais aussi d’institutionnels a passé la main ou s’apprête à le faire et qu’une autre s’installe, animée du désir d’aller de l’avant. Elle donne aussi le signal du retour à la normalité qui veut que les industriels agroalimentaires de Rhône-Alpes, contributeurs de poids au financement des administrations régionales, aient une voix qui porte. Sans doute ont-ils un mot à dire dans l’intérêt général de la profession quand à la ventilation et aux orientations des budgets régionaux qui les concernent. De quoi bousculer certaines habitudes.