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L'angoisse de la canicule

La canicule promise à partir de ce dernier jour de juin renforce les craintes de dégâts sur les rendements et la qualité de la moisson de blé tendre française. La hausse entretenue ces dernières semaines par les conditions climatiques s'accentue brutalement.

Période du 26 au 30 juin. Le marché est sorti du cadre des fondamentaux tels qu'ils figurent dans les derniers rapports des observateurs compétents, notamment le CIC, pour le marché mondial, le rapport trimestriel de l'USDA sur les emblavements et les stocks mondiaux étant attendu à l'heure où nous mettons sous presse. On pourra aussi se référer aux dernières estimations de récolte européenne, diffusées par le Commerce européen des grains (Coceral). Le CIC a revu en baisse de 4 millions de tonnes (Mt) ses prévisions de récolte 2015 de blé à 711 Mt. C'est 10 Mt de moins que l'exceptionnelle récolte de l'an dernier, mais quand même l'une des plus importantes moissons de ces dernières années. Qui plus est, les stocks élevés de début de campagne et une réduction de 2 Mt des prévisions de consommation permettent au CIC d'envisager un stock de report en 2016 proche du haut niveau de 2015. Pour l'Union européenne à 28, le Coceral a augmenté de 2 Mt, à 140,6 Mt, ses estimations de production de blé tendre, toutefois inférieures de 8 Mt à celle de 2014. La dégradation des cultures, aux États-Unis pour cause de pluies et en Europe (en France, en particulier) pour cause de déficit hydrique, est-elle aussi grave pour justifier la brutalité de la hausse des prix de ces jours derniers ?

Le dossier grec ajoute au désordre

Entre le 25 et le 30 juin, la cotation d'Euronext, échéance septembre, est passée de 184,5 euros, à 198,50 euros. La volatilité constatée à Chi-cago n'a rien à envier à celle d'Euronext. Outre le weather market, le dossier grec, déstabilisant les marchés financiers, a ajouté au désordre bien que l'euro semble résister. Dans ces conditions particulières, il est difficile de ne pas partager l'attentisme des opérateurs et de se livrer à une analyse rationnelle du marché avant de pouvoir mesurer les dégâts autant qualitatifs que quantitatifs (baisse des rendements mais aussi hétérogénéité).

Les orges d'hiver ont sans doute largement échappé aux méfaits annoncés de la canicule, mais pas au rapide courant haussier insufflé par le blé. Les cours du maïs s'alignent aussi sur la tendance haussière, la crainte s'installant maintenant sur les conséquences possibles de la canicule. Une bonne activité en portuaire sur la façade Atlantique consolide la fermeté. Le blé dur amorce la nouvelle campagne dans ce même climat de nette hausse, après une fin de saison baissière. On cote 330 euros, rendu La Pallice et Port-la-Nouvelle. P. Gautron

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