L’Andalousie réduit l'usage des pesticides
Le verger de l'Europe s'implique dans la production intégrée pour réduire l'utilisation des insecticides et pesticides. Maria José Pardo, directrice générale d'Hortyfruta, jeune interprofession des fruits et légumes d'Almeria, est actuellement en France pour délivrer ce message. «Sur les 30 000 ha cultivés sous abris en Andalousie, entre Almeria et Grenade, 11 500 ha sont en production intégrée pour la campagne 2007-2008 contre 500 ha l'année précédente», a-t-elle déclaré hier à la presse. L'utilisation d'insectes, comme alternative aux produits chimiques, concerne principalement la production de poivrons, avec 6000 des 7000 ha cultivés dans la région. En 2006 et 2007, des résidus de pesticides interdits (isophenphos méthyl) avaient été détectés à plusieurs reprises par les autorités sanitaires allemandes dans du poivron andalou. Ce scandale a poussé les producteurs à se réunir en créant en mars 2007 l'interprofession Hortyfruta, dotée d'un budget de 600 000 euros. L'un de ses objectifs majeurs consiste à améliorer l'image des fruits et légumes d'Andalousie, dont 53% sont commercialisés à l'export. Ses trois marchés principaux sont l'Allemagne (27,7%), les Pays-Bas (18,3%) et la France (16,8%, soit 160 000 t en 2006-2007).
La région investit 18 M Eur
Le gouvernement régional d'Andalousie a investi près de 18 M Eur, rien que pour cette campagne, pour soutenir l'implantation de la production intégrée dans les exploitations agricoles. Il s'est aussi engagé à maintenir ces aides quatre années de plus au minimum. «L'objectif à terme est d'arriver à 100% des serres sous abris en production intégrée», avance Maria José Pardo. Pour l'instant seule 20% de la production de tomates (1500 sur 9000 ha) est engagée dans la démarche, alors que ce produit représente 43% des exportations andalouses de fruits et légumes, loin devant le poivron qui ne pèse que pour 15,30%.
Mais selon la représentante de l'Hortyfruta, les fournisseurs d'insectes (notamment du fameux swirski qui résiste aux fortes chaleurs) ont du mal à suivre le rythme. Des recherches portent aussi sur l'utilisation d'insectes en plein air pour la production de fraises et d'olives.
En attendant le déploiement général de la lutte intégrée dans la région, sous l'impulsion d'Hortyfruta, l'Andalousie a décidé de renforcer l'application des sanctions lors de la découverte de taux de résidus dépassant les limites maximales. Pris en faute, l'agriculteur risque une amende de 120 000 euros.