Lancement (et polémique) réussie pour le sucre
Le timing était parfait… et cela n'a pas forcément plu. Les professionnels français du sucre et leur grande campagne de publicité entrent en concurrence directe avec le gouvernement français, qui a lancé depuis la semaine dernière sa campagne pour des aliments moins sucrés et une meilleure alimentation. Dans de pleines pages de publicité dans plusieurs quotidiens et magazines français, des pâtissiers en toque, enfermés dans un fourgon cellulaire, s'interrogent : « Qui voudrait d'un monde interdit au sucre ?» Financée par la Collective du sucre, cette campagne a envahi les espaces publicitaires au même moment que le message gouvernemental, les professionnels du sucre expliquant qu'ils souhaitent « participer au débat» sur le problème de l'obésité, mais en défendant aussi la « liberté » du consommateur français. « La prévention est nécessaire, mais nous assistons à une stigmatisation des aliments qui engendre la peur chez les gens. (...). La santé ne justifie pas tout», insiste le directeur général de la Collective du sucre. Cette initiative n'a cependant pas été du goût de Jean-Marie Le Guen (président du groupe d'étude parlementaire sur l'obésité), qui a demandé mercredi au ministre de la Santé de diligenter une enquête de l'Inspection générale des Affaires sociales sur l'origine et le montant des sommes consacrées par les industriels du sucre à leur campagne de publicité. M. Le Guen déplore que ces derniers « développent sur tous les médias une campagne déployant des moyens sans précédents, cherchant à donner une image caricaturale de la santé publique comme si celle-ci prétendait interdire la consommation de sucre».