Aller au contenu principal

L’Allemagne poursuit ses restructurations

La production porcine se développe outre-Rhin, mais la filière reste déficitaire en vif comme en charcutiers.

L’Allemagne, premier producteur porcin d’Europe (avec près de 42 millions de porcs charcutiers par an), vit au quotidien une profonde restructuration de ses élevages et de ses industries. Ce pays réunifié en 1989 continue, aujourd’hui encore, de moderniser les structures de production héritées de l’ex-Allemagne de l’Est.

Dans une conférence qui s’est tenue au SPACE cette semaine à Rennes (Ille-et-Vilaine), les économistes de l’IFIP (Institut de la filière porcine) ont expliqué que sur les 103 400 exploitations détenant des porcs en Allemagne, 40 000 réalisent 95 % de la production. Si l’on enlève 20 % des élevages les plus petits, la taille moyenne par atelier atteint 159 truies.C’est à peu de choses près la moyenne française, mais elle est deux fois moins élevée qu’aux Pays-Bas et trois fois moins qu’au Danemark. Les éleveurs n’ont pas le même profil. En Allemagne, ils sont plus engraisseurs que naisseurs. Ce qui induit des échanges importants de porcelets entre les Länders.Cependant « l a production se développe, a précisé Christine de l’IFIP du Rheu. La filière allemande reste déficitaire en cochons vifs comme en charcutiers. (...) L’année dernière, 6 à 7% des abattages ont été importés, soit 3 millions de cochons ».

Un rapport de force qui tourne pour l’instant à l’avantage des producteurs allemands, mieux rémunérés qu’en France de 8 centimes du kilo en 2004-2005, de 5 centimes en 2005-2006. Le coût de production d’un porc (100 kilos de carcasse) s’établissait à 140 € en Allemagne en 2004, contre 135 € en France, le meilleur coût de production d’Europe, selon Interpig. Les industriels sont eux-mêmes engagés dans une phase de restructuration. Le tissu industriel porcin allemand, constitué essentiellement d’entreprises de petite dimension qui disposent d’un fort savoir-faire en élaboration – produits de charcuterie et de saucisserie s’écoulent très bien –, subit une restructuration accélérée.

Quatre industriels majeurs

Selon Michel Rieu, responsable du pôle économie de l’IFIP, quatre groupes se détachent nettement désormais avec de fortes croissances des abattages et la moitié des porcs traités dans le pays. Il s’agit de Vion (10 M de porcs abattus) détient 20 % de parts du marché, Tönnies 17 % (8 M de porcs), Westfleish 11 % (5 M de têtes) et D&S Fleish (3 M de porcs).

Dans les Länders du nord-ouest qui concentrent 59 % de la production allemande (Rhénanie du Nord et Westphalie notamment), des obstacles de plus en plus gros (environnementaux, sociétaux) empêchent la production porcine de croître aussi rapidement qu’avant. Mais c’est cette région qui dispose des meilleurs atouts en termes de développement : proximité des infrastructures portuaires, des principaux bassins de consommation, rentabilité et savoir-faire.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio