Lait : une contamination à la dioxine sévit dans l'Ouest
Fin juillet, une première laiterie avait découvert la contamination de son lait à la dioxine vers Redon (Ille et Vilaine). Depuis mercredi, un second établissement rencontre une situation identique dans la même zone de collecte, selon l'annonce d'un responsable de la préfecture de Loire-Atlantique. Les laits concernés, qui dépassaient la norme européenne de 3 picogrammes de dioxine par gramme de matière grasse, ont été retirés des circuits, tout comme les produits laitiers et la viande.
Conformes aux exigences réglementaires, les analyses effectuées sur les produits mis sur le marché ne révèlent cependant aucun danger pour le consommateur. Une centaine d'exploitations fournissant les laiteries ont été identifiées, et les contrôles en cours ont révélé la contamination d'une trentaine d'entre elles. « Courant juillet, des contrôles internes avaient révélé des taux de dioxine dépassant le bruit de fond habituel. Cela nous avait mis la puce à l'oreille » a précisé hier aux Marchés Marcel Denieul, président de l'interprofession laitière de l'Ouest (Cilouest).
Aucun nom n'a été dévoilé
Celui-ci se veut rassurant : à cheval sur cinq cantons de trois départements (Morbihan, Loire-Atlantique, Ille et Vilaine), la zone de collecte incriminée « ne s'étend pas. C'est le contrôle qui s'étend. Maintenant, nous espérons trouver les sources de la contamination ». En l'absence d'usine d'incinération à proximité, elle pourrait provenir d'une contamination du bétail par le biais de l'alimentation.
La découverte du type de dioxine et sa répartition géographique donneront des indications plus précises, une fois que les directions des services vétérinaires des trois départements concernés auront terminé leurs contrôles, d'ici quelques semaines. Deux autres laiteries collectant du lait dans cette zone ont entrepris des analyses dont les résultats devraient être connus rapidement, mais aucun nom n'a été dévoilé dans ce dossier, du côté de l'interprofession ou des services de l'État. Pour les élevages contaminés, mis sous séquestre, aucun plan d'indemnisation n'a encore été prévu. Mais dans le passé, des cas similaires avaient fini par trouver des financements publics, une fois les causes de la contamination mises à jour.