Lait : les Chambres saluent la restructuration
Les quatre présidents de chambres départementales d’agriculture de Bretagne ont effectué leur rentrée, mardi 5 septembre, en brossant un tableau de l’agriculture bretonne qui a toujours autant de mal à recruter en dépit des 2 200 offres d’emplois proposées chaque année, mais dont 600 ne sont pas pourvues. Ils ont d’abord regretté que la filière avicole, durement frappée par une crise structurelle, soit touchée par une crise conjoncturelle, la grippe aviaire.
Selon les chiffres donnés en conférence de presse, les abattages de poulets ont reculé, sur les cinq premiers mois de 2006, de 14 % en France et de 20 % en Bretagne, et en dinde de 11 % sur la même période. « I ndéniablement l’outil productif de cette filière est aujourd’hui sur capacitaire», a commenté la chambre régionale d’agriculture de Bretagne.
20 % du lait breton en mozzarella ?
A l’inverse, les « grandes manœuvres » engagées dans la filière laitière réjouissent les élus des quatre chambres départementales d’agriculture de Bretagne. La montée en puissance de deux groupes en liquide (Lactalis et Sodiaal) et l’annonce, ces derniers mois, de trois grands projets industriels sur la mozarella « répondent à nos attentes », a déclaré Yves Le Gourriérec, président de la chambre d’agriculture du Morbihan.
Si les trois projets « mozarella » voyaient le jour, ce sont près de 20 % du lait produit en Bretagne (830 millions de litres de lait) ou 10 % du lait de Bretagne et des Pays de la Loire qui soulageraient le marché des PGC (produits de grande consommation). Mais les restructurations industrielles ne concernent pas encore la matière grasse. La plus récente opération date déjà de trois ans, avec la formation de Beuralia entre Entremont Alliance et Sodiaal. « La restructuration de l’offre (étant) la moins avancée en France, (...) aussi peut-on s’attendre à des mouvements dans les prochains mois », souligne les chambres d’agriculture de Bretagne.
Entre autres dossiers, les chambres d’agriculture de Bretagne demandent aux pouvoirs publics que les aides européennes prévues dans le nouveau contrat de projets Etat - Région (2007-2013), en baisse de 20 % soient affectées prioritairement vers trois axes stratégiques. En un, l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture et de l’agroalimentaire bretons (technique, innovation, logistique, qualité, etc.) ; en deux : la mise en œuvre d’un plan énergies renouvelables économiquement rentable ; et en trois l’intégration de l’agriculture bretonne comme composante permanente de la Région.