Lait : le roquefort a fixé ses prix
Comme chaque année, le conseil d’administration de la Confédération générale de Roquefort, en Aveyron, a fixé le prix du lait de brebis pour l’année 2006-2007, correspondant aux trois classes de la collecte par les industriels. Dans le rayon de Roquefort, le lait est payé aux éleveurs à l’issue de la campagne, en fonction de la valorisation industrielle qui en a été faite. La classe I (1 066,77 euros/ 1 000 litres) correspond au lait utilisé pour le roquefort, la classe II (717,35 euros/1 000 litres), à celui dédié aux diversifications valorisantes et la classe III (258 euros/ 1 000 litres), à la poudre de lait Les trois catégories augmentent respectivement de 0,88, 0,93 et 2,57 % par rapport à 2006..
«Nous avons été mis devant le fait accompli par les industriels,explique Robert Glandières, nouveau président de la FRSEB (Fédération régionale des syndicats d’éleveurs de brebis). Nous avions demandé une augmentation de 3 % du prix moyen du litre de lait payé au producteur, hors augmentation de la matière sèche utile (MSU). Or, l’augmentation totale n’est que de 1,57 % par rapport à 2006, taux qui comprend une progression de la MSU qui, à elle seule, représente déjà 0,5 %. L’augmentation des matières premières et des charges, et la stagnation du prix du lait depuis plusieurs années commencent à poser problème à nos exploitations. Nous arrivons au bout du système qui veut qu’on produise plus pour compenser la baisse des prix. »
Un accord sous conditions multiples
Un accord a toutefois été passé entre les deux parties. Les producteurs ont accepté ce prix du lait, à trois conditions : une évaluation des stocks de roquefort et un point sur leur valorisation en avril prochain, un engagement des industriels sur des prix du lait planchers en 2008 qui seront supérieurs de 2 % à ceux de 2007 (pour la catégorie I et une partie de la catégorie II), et le versement d’un acompte fin septembre, comme lors des années de grande sécheresse. Il semblerait que, de leur côté, les industriels souhaiteraient une restructuration de l’amont de la filière qui compte encore aujourd’hui 2 200 éleveurs, ce qui signe aussi l’identité de l’AOC.