Lait : l’aide à la cessation pose problème
En proposant une revalorisation supplémentaire de 20 % du prix du lait pour les producteurs éligibles à l’Acal, l’Onilait s’attendait à récupérer plus de dossiers que les années précédentes. Mais l’engouement autour du programme d’aide à la cessation de l’activité laitière (Acal) a pris de court l’Office, qui doit faire face à un doublement des demandes. Cette multiplication par deux, associée à la revalorisation exceptionnelle accordée, représente un total de 63 M Eur à débourser. C’est bien là que se trouve le problème, puisque l’Onilait ne dispose à ce jour que de 38 M Eur issus des pénalités de dépassement de la campagne 2003-2004. Le délai disponible pour trouver les 25 millions manquants s’amenuise de jour en jour, la notification d’acceptation ou de refus des dossiers déposés (et donc le budget à allouer) devant être bouclée le 28 février. « Toute la difficulté va être de trouver cette rallonge » analyse le directeur de l’Onilait Yves Berger, qui à ce jour « peut tout juste payer les dossiers prioritaires, d’un montant de 41-42 M Eur ».
Pour indemniser tous les producteurs, les regards se tournent vers l’État, qui pourrait proposer une avance sur les pénalités de campagne 2004-2005, sans toutefois donner un chèque en blanc. Les régions mettraient éventuellement la main à la poche, à l’image des Midi-Pyrénées qui proposent 1,2 M Eur (à la condition que d’autres régions versent leur obole). « La seule interrogation reste de savoir où se situera le curseur entre 38 et 63 millions » assure M. Berger. Au cas où les 63 millions ne seraient pas atteints, les dossiers seront payés par ordre de priorité. Destiné à aider les producteurs désireux de cesser leur activité laitière et à redistribuer des quotas avant l’entrée en vigueur des DPU en mars 2006, le programme d’Acal concerne cette année 3 600 exploitations (le double de l’année dernière).
Il devrait permettre, si l’ensemble des dossiers est payé, de remettre 343 000 t de quotas sur le marché. Ces volumes récupérés seront redistribués (gratuitement) parmi les exploitations existantes pour consolider les volumes de référence, qui deviendront dans un an le seul critère de perception des aides. « On va trouver une solution. Mais il va falloir tout signer pour le 28 février », conclut M. Berger.