Lait : la mobilisation repart, les négociations aussi
Après une « journée blanche » la semaine dernière, qui a eu pour conséquence le blocage de plusieurs centres de collecte, les producteurs de lait ont récidivé hier, à l’appel de la FNPL.
Dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie, l’accès à plusieurs laiteries a été bloqué dans la matinée. Des actions similaires ont eu lieu dans l’Ouest, la principale zone de production française. En Normandie, la collecte était totalement bloquée et les quelques camions sortis des usines pour collecter le lait ont tous été « interceptés » sur les routes, a indiqué Luc Gandon, délégué de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA). Le Sud-Ouest n’a pas été épargné non plus. Trois usines bloquées depuis mardi soir (appartenant à Bongrain, Lactalis et Danone), étaient toujours occupées jeudi matin.
L’accord sur le prix du lait, cause des manifestations actuelles, n’a plus été reconduit depuis la fin de l’année 2003. Ce flou a été aggravé par la baisse du prix payé aux producteurs, décidée par les industriels et fixée à 11,92 euros/1 000 litres. Ces derniers la justifient en partie pour gommer les écarts de compétitivité sur les prix, notamment allemands. Pour Philippe Duez, de la FDSEA du Pas-de-Calais, les actions entreprises aujourd’hui sont justifiées par la proximité de la facturation du prix du lait du mois d’août, et pourraient se poursuivre si un accord n’est pas trouvé. « Nous sommes d’accord pour une baisse des prix, car il faut tenir compte des écarts de compétitivité. Une baisse oui, mais pas de l’ordre de celle proposée unilatéralement par les industriels ».
Hier, à 15 h 30, les négociations devaient reprendre entre la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL), la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), pour essayer de débloquer la situation. Les producteurs et les industriels ont une « volonté très forte d’aboutir à un accord» a déclaré Gilles Psalmon, responsable du service économique de la FNPL. Mais en cas de nouveau désaccord, M. Duez n’exclut pas une union entre les différentes organisations syndicales d’orientation et de sensibilité différentes pour que les producteurs se fassent entendre.