Lait : inquiétudes sur la pollution aux PCB
Des agriculteurs ont manifesté le 22 octobre dernier devant l'incinérateur d'Halluin (59) mis en service dans l'agglomération lilloise en 1999. Des traces de dioxine et de PCB dans le lait de quatre exploitations d'Halluin et de Roncq avaient été découvertes en mai dernier par les techniciens des services vétérinaires du Nord qui avaient alors interdit toute commercialisation du lait de mai à août. Selon un des agriculteurs concernés, Danone avait à l'époque dû incinérer près de 100 000 litres de lait. Une opération qui a coûté à l'industriel environ 350 euros/tonne. Pour l'heure, la situation est redevenue normale grâce au changement d'alimentation des troupeaux, mais personne ne peut dire si cette pollution diffuse ne réapparaîtra pas un jour…
Cinq mois plus tard en effet, l'origine de la contamination par des polychlorobiphényls (PCB) et de la dioxine était toujours inconnue et les quatre agriculteurs des villes d'Halluin et de Roncq toujours pas indemnisés. Ils ont néanmoins été payés par Danone durant tout le temps de l'arrêt de collecte, charge à eux de rembourser l'industriel dans l'année qui suit.
Cette nouvelle contamination est survenue sur les lieux mêmes où, en janvier 1998, 16 agriculteurs avaient été contraints d'abandonner la production laitière à la suite d'une pollution provoquée par trois vieux incinérateurs implantés dans l'agglomération lilloise. Depuis, ils ont été détruits et un nouveau centre de valorisation énergétique flambant neuf reconstruit. Ses rejets sont bien inférieurs aux normes en vigueur.
Les agriculteurs exigent la mise en place d'un fond de compensation au niveau national et s'interrogent sur la pérennité de l'agriculture périurbaine. A Halluin et Roncq, tout le monde craint que la pollution ne ressurgisse un jour.