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Lait et produits laitiers: disponibilités restreintes

L’ouverture de la campagne laitière en avril dernier n’a pas modifié la profil de la collecte laitière. Les niveaux collectés restent bas, ce qui engendre des tensions au niveau des disponibilités de produits dérivés et une menace pour les débouchés à l’export.

Les conditions climatiques médiocres observées depuis le début de la campagne laitière 2006/2007 et surtout au cours de l’été, combinées à une poursuite de la baisse du cheptel laitier expliquent la tendance baissière de la collecte laitière. Selon Agreste, la collecte cumulée corrigée de la matière grasse serait en retrait de 2,1 % depuis le début de la campagne, comparé à la même période de la précédente, avec un déficit estimé à 300.000 tonnes par rapport au profil théorique du quota national. La baisse de production se généralise désormais à l’ensemble de l’Europe : -1,4 % pour l’UE à 15 et -0,7 % pour l’UE à 25, du fait principal de la France et de l’Allemagne avec les récentes décapitalisations du cheptel laitier.

Des fabrications en repli depuis le mois de janvier

Conséquence du recul de la collecte laitière, les fabrications européennes de produits dérivés sont elles aussi en repli : -9 % pour les poudres grasses depuis janvier, -80.000 tonnes non produites (dont -10.000 pour la France) pour la poudre de lait écrémé, -3,5 % des fabrications françaises de beurre sur les six premiers mois. En France, le redressement de la demande depuis début septembre a engendré une petite flambée des cours des beurres sur le marché, et la cotation Onilait du beurre a gagné 90 euro/tonne depuis la fin août. La poudre de lactosérum est cotée à un niveau particulièrement élevé, à 795 euro/tonne depuis la semaine 37. Seules les fabrications de fromages poursuivent leur progression dans l’UE à 15 et à 25, à l’exception de la France (stabilité). Le commerce extérieur de l’UE ne se maintient désormais plus que pour les fromages...

Redressement des ventes depuis l’Océanie

Les autres grands pays producteurs mondiaux peuvent peut-être se réjouir de cette situation, dans la course aux débouchés. La production mondiale devrait augmenter cette année, notamment de 3 % pour les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande et de 7 % pour la Russie, d’après l’Office de l’Elevage. Avec une diminution de la production laitière européenne, c’est surtout le commerce néo-zélandais qui a su se positionner sur la scène mondiale, avec des exportations bien orientées : +18 % pour le beurre/butteroil et la poudre grasse, +6 % pour les fromages et +24 % pour la poudre de lait écrémé. Les ventes de cette dernière représentent désormais le double de celles réalisées par l’UE. Cette tendance s’explique à la fois par une offre plus abondante et par la dépréciation du dollar néo-zélandais par rapport à l’euro et au dollar américain. Par comparaison sur les six premiers mois, les ventes de l’UE diminuent aussi bien pour les fromages (-0,8 %), les poudres grasses (-19 %) que les poudres de lait écrémé (-49 %). Quant à la France, les envois diminuent pour toutes les familles de produits, excepté la poudre de lactosérum (+5,3 %).

Les prévisions restent assez pessimistes pour l’UE, la reprise saisonnière de la collecte laitière étant attendue limitée cet automne par deux facteurs : la baisse du cheptel de vaches et de génisses de plus de 2 ans devrait se poursuivre (de -1,8 % et -8 % respectivement), et par ailleurs, l’alimentation hivernale des vaches laitières pourrait être perturbée par une moindre disponibilité en maïs fourrage et en fourrages grossiers notamment, d’après les prévisions du Scees.

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