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Lait : dépassements autorisés pour remplir le quota national

Des mesures d'assouplissement ont été décidées pour se rapprocher ou atteindre le quota français, malmené par une baisse régulière de la collecte.

Qu'il semble loin le temps où Paris payait des amendes pour dépassement du quota laitier alloué à la France ! Pour mettre un terme à une sous-réalisation qui devient régulière, le ministère de l'Agriculture et la filière laitière ont pris des mesures complémentaires la semaine dernière, et donné à chaque producteur la possibilité d'augmenter sa production de 10 % sans pénalités

financières. Dans certains cas, ce taux d'allocations provisoires pourra être porté à 20 %, l'objectif étant de remplir intégralement le quota français. Fixé à 24 milliards de litres, il est difficilement atteint depuis plusieurs années et a atteint une sous-réalisation historique en 2006-2007 avec un déficit supérieur à 646 000 tonnes.

Une mesure qui ne changera pas grand-chose

Un handicap supplémentaire noircit le tableau avec l'augmentation du quota national de 0,5 % par an entre 2006 et 2008, alors que de nombreux producteurs cessent leur activité. La récente remontée en flèche des prix (voir Les Marchés n° 189), liée à la raréfaction de la matière première, pourrait décider certains à continuer voire augmenter leur production. L'augmentation des allocations provisoires va dans ce sens, avec pour les petits producteurs (référence individuelle

inférieure ou égale à 140 000 l) un remboursement maximum de 7 000 litres en plus des allocations provisoires. « L'ensemble de ces décisions doit permettre aux éleveurs qui le souhaitent d'augmenter sans attendre de façon importante leur production au-delà de leur référence et aux entreprises de disposer de la matière première dont les marchés ont actuellement besoin » a commenté l'Office de l'Élevage.

Le président d'Atla (organisation regroupant des coopératives et des industriels laitiers privés) Olivier Picot estime que « cette décision du ministère ne changera rien de fondamental même si c'est une bonne décision dans la gestion courante des quotas français ». Le signal donné par les pouvoirs publics est en tout cas accueilli favorablement par le secteur de la production.

Aller plus loin

Pour Gilles Psalmon, chargé des dossiers économiques à la fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), « c'est un signal positif, couplé à l'augmentation récente des prix. Mais encore faut-il avoir la possibilité de produire. Et attention aux excitations passagères ! Sur le court terme, certains producteurs vont pouvoir pousser la collecte. Mais si on veut durablement aller plus loin, il faut des animaux, un schéma qui se déroule sur au moins 2 ans et demi » précise-t-il, en gardant à la bouche le terme de prudence. « Il y a une excitation actuelle, mais il faut garder la tête froide. Il y a encore un an, on disait que l'on produisait trop de lait. Attention aux retournements de tendance ! » ajoute- t-il.

Longue à réagir, la « machine » laitière laisse difficilement entrevoir si la référence nationale sera atteinte avec ces incitations, un scénario qui reste toutefois difficilement envisageable compte tenu du retard accumulé. Pour éviter que la situation de pénurie continue, Olivier Picot suggère de « desserrer le plus vite possible la réglementation française, en permettant une gestion des transferts de quotas de production au niveau régional et non plus au niveau départemental ». Sur ce dossier, la FNPL juge inutile de vider certaines régions de leur lait pour en remplir d'autres, « sous des prétextes très conjoncturels ». La nouvelle carte de France du lait pourrait cependant laisser apparaître des évolutions lorsque sera connu le résultat des cessations d'activité. Devant l'évolution du prix des céréales, des exploitants auraient pu être tentés de se réorienter, à moins que les récents signaux sur le lait ne leur donnent une ambition retrouvée.

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