Lait : de nouveaux outils pour une filière en crise
Depuis des mois, la filière laitière travaille d’arrache-pied pour préparer l’après-quotas de 2015. Leur suppression et la diminution de l’intervention vont laisser le marché laitier sans régulation, entraînant une volatilité importante des prix des produits. Suite à la crise de 2008-2009, des pistes d’amélioration de la filière ont été proposées par les politiques, dont la contractualisation entre les producteurs et les transformateurs et la création de marchés à terme des produits dérivés du lait (lactosérum, beurre et poudre de lait). Alors que l’interprofession n’arrive toujours pas à trouver de consensus sur la mise en place de la contractualisation, et ce malgré l’insistance politique, deux marchés à terme voient le jour en Europe, avec l’objectif d’apporter plus de transparence dans la fixation des prix du lait. Si aux États-Unis, il existe déjà un marché à terme (Chicago Mercantile Exchange) proposant des contrats sur le lait, le beurre et la poudre de lait, il n’en existait pas encore en Europe. Historiquement, la création des marchés à terme coïncide avec la fin de la régulation des marchés. Mais quelle en sera l’efficacité ? Les industriels laitiers, peu habitués à ce type d’outil de gestion des risques, semblent très frileux et l’association de la transformation laitière (Atla) multiplie les formations. Ces marchés sont supposés éviter aux entreprises, et plus tard aux producteurs, de réaliser d’importantes pertes en cas de volatilité des cours. Du côté des producteurs, les outils sont plutôt d’ordre technologique. Le high-tech était très présent sur le dernier Space.