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Lait : collecte et cessations connaissent un coup d’accélérateur

À deux mois de la fin de la campagne, les livraisons sont en hausse, alors que 4% des exploitations laitières s’apprêtent à cesser leur activité suite au dispositif exceptionnel d’Acal.

Encore estimée à 350 000 tonnes fin septembre, la sous-réalisation de la laiterie France devrait finalement s’établir à 200 000 tonnes pour la campagne 2004-2005. Ce résultat est dû à la reprise de la collecte après plusieurs mois de baisse modérée.

En novembre et décembre, elle a ainsi progressé de 2,5 à 3 %, « et la progression est encore plus rapide depuis le début du mois de janvier » selon l’Onilait. L’Office a souhaité rappeler, à la sortie de la Commission de la production du 18 janvier, que dans un contexte de dégradation des marchés « l a maîtrise de la production reste un outil de gestion important ». Ce rappel à l’ordre ne laisse toutefois pas craindre une réalisation ou un dépassement du quota français, le nombre de bêtes et le temps imparti ne le permettant pas.

La Commission du 18 janvier, à laquelle était présent le Cniel (regroupant FNPL, FNCL et FNIL), la Confédération paysanne et la Coordination rurale, a surtout été l’occasion d’évoquer les conséquences de la revalorisation de l’Acal (aide à la cessation d’activité laitière) décidée fin 2004, reléguant par la même occasion l’annonce des modalités de fin de campagne à plus tard. Destiné à aider les exploitations les plus fragiles à reconvertir ou cesser leur activité, à un an du découplage des aides et des droits à paiement unique, le programme d’Acal a remporté un franc succès.

Combler le déficit avec les pénalités financières

Au total, le nombre de dossiers déposés a atteint 3600, soit le double de l’année précédente, pour représenter environ 4 % des producteurs de l’hexagone et la remise sur le marché d’environ 320 000 tonnes de quotas. Cet intérêt a été suscité par un prix de rachat du lait augmenté de 20 %, et les producteurs éligibles au programme ont pu intégrer les rallonges de quotas dans le calcul de l’indemnité (avec un plafond de 100 000 litres). L’interprofession laitière, qui a fait état de sa volonté de payer tous les dossiers, va devoir débourser en conséquence 63 millions d’euros. Soustraction faite des 37 millions d’euros de pénalités perçues suite aux dépassements de quotas 2003-2004, 26 millions d’euros manquent encore pour honorer l’ensemble des demandes. Pour combler ce déficit, l’interprofession envisage d’y consacrer les pénalités financières de la campagne 2004-2005, réduisant d’autant les possibilités pour les modalités de fin de campagne actuelle.

Cette situation qualifiée de « tartufferie » est déplorée par la Confédération Paysanne, qui souhaitait dès le 18 janvier et la réunion de la Commission de la production une annonce du montant des allocations provisoires et l’exonération des pénalités de dépassement à hauteur de 12 000 litres pour les petits producteurs (ayant une référence inférieure à 100 000 litres). « Ces annonces n’ont pas été faites, le Cniel se cantonnant à exonérer les dépassements à hauteur de 6 500 litres », explique Josian Palach, représentant de la Confédération au Conseil de direction de l’Onilait. Le syndicat paysan regrette les conséquences de l’Acal (programme auquel il était opposé), qui ont pris le pas sur le reste des mesures. « De plus, le dispositif mis en place a eu un effet induit en surévaluant le quota laitier, entraînant une spéculation sur les références », s’indigne M. Palach. Pour assurer, entre autres, le paiement total de l’Acal, l’Onilait a annoncé des modalités de fin de campagne « en tout état de cause restrictives, notamment sur le remboursement des dépassements », dans un contexte de sous-réalisation.

Le ministère de l’Agriculture pourrait également participer directement en rajoutant quelques fonds, conformément aux annonces précédemment faites. La rue de Varenne annoncera, dans un autre registre, les modalités de gestion de fin de campagne, dès que ces dernières seront définies.

Rédaction Réussir

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