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L'aide directe divise les familles du lait

Les transformateurs laitiers se défendent de vouloir s'accaparer l'aide laitière versée par Bruxelles.

Avec plusieurs opérations coup de poing menées en fin de semaine dernière dans les Côtes d'Armor, les producteurs de lait ont manifesté durement leur mécontentement. Au cœur de la discorde : la baisse enregistrée sur les dernières fiches de paye de juillet, qui va de -3,53 euros/1000 l à plus de 15 euros pour 1000 litres ( lire nos éditions précédentes). Ce grand écart observé en l'absence d'accord national sur le prix du lait déplait fortement aux producteurs, qui accusent industriels et coopératives de vouloir s'approprier de cette manière l'aide directe laitière versée par Bruxelles.

« Il y a une exaspération au niveau du terrain», affirme-t-on à la FNPL (producteurs), qui dans un communiqué a assimilé ces baisses de prix à du vol. « Les exploitations font face à une augmentation générale des charges auxquelles vient s'ajouter cette nouvelle baisse du prix payé pour le lait», explique la fédération. Selon ses chiffres, le lait a perdu 30 euros aux 1000 l depuis que la baisse a été initiée voilà 4 ans. Depuis 2004, pour compenser cette chute due à la nouvelle PAC, l'Europe verse une aide directe laitière de 12 euros/1000 l, portée à 24 euros à partir du 16 octobre. Pas de quoi compenser les pertes, selon les producteurs laitiers, qui rappellent l'évolution négative de leurs revenus (-9% en 2004) selon les chiffres du ministère.

La demande de la FNPL est simple : elle exige un prix du lait fixé en fonction du marché. Mais accusés de vol, les industriels n'ont pas particulièrement apprécié. « Nous sommes confrontés à des marchés qui évoluent très vite, et ce qui a été mis en place (accord de mai, NDLR) est dépassé», assure M. Moreau, directeur de la FNIL (industriels). À l'accusation d'appropriation de l'aide directe, la FNIL répond que la compensation offerte ces deux dernières années « est plus que totale». Pour aboutir à une solution équilibrée, les industriels devraient examiner en premier lieu le système de flexibilité additionnelle, qui doit gommer les disparités de valorisation d'une entreprise à l'autre. Ils ont également proposé la sortie du lactosérum du mode de calcul du prix du lait, une proposition qui a fait bondir les producteurs. En très bonne santé actuellement, les cours du lactosérum minorent les baisses de prix qui touchent les exploitations. Les coopératives, qui sont nombreuses a avoir appliqué de nouvelles baisses de prix, n'entendent pas céder à la surenchère, tout en se déclarant sur la même ligne que les industriels. Elles pourraient être conduites à communiquer dans les jours prochains.

Quoi qu'il en soit, l'accord à venir sur le prix du lait au 3e trimestre 2005 est loin d'avoir vu le jour. La date de la prochaine réunion du comité de suivi n'a toujours pas été fixée, et ne le sera probablement pas tant que la sérénité ne sera pas revenue entre les différentes familles de l'interprofession.

Rédaction Réussir

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