L’aide alimentaire cherche l'équilibre
Pour la seule année 2005, 71 000 tonnes de denrées ont été distribuées à près de 4 700 associations soit l’équivalent de 142 millions de repas servis. Tel est le bilan de la fédération française des banques alimentaires, annoncé hier à l’occasion de son 4e congrès national. Avec l’émergence d’une nouvelle catégorie de démunis (10 % des personnes en situation de précarité sont des salariés, selon une étude réalisée par l’institut CSA), les besoins en matière d’aide alimentaire ne risquent pas de diminuer.
A la question quantitative, s’ajoute aussi de plus en plus pour la FFBA celle de la valeur qualitative des denrées distribuées. Une étude sur l’alimentation et l’état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire (Abena) rendue publique en mars a confirmé la prévalence de maladies cardiovasculaires, diabète et obésité chez les plus populations défavorisées. Les Banques alimentaires ont constaté un écart entre la composition du panier distribué et du panier alimentaire recommandé.
Trop de produits sucrés
Leurs distributions comprennent trop de produits sucrés, salés (9 % contre 2,5 % maximum conseillés), gras (4 % contre 2,5 %), de fromages (17 % au lieu de 10 %), de féculents raffinés (pâtes, riz et semoule représentent 82 % des féculents distribués contre 66 % maximum recommandés). A l’inverse, le panier des banques alimentaires s’avère trop pauvre en fruits et légumes (19 % contre 33 %) et en poissons. Pour rééquilibrer la composition de l’offre, la FFBA envisage de se tourner vers les industries agroalimentaires (qui fournissent 27 % des produits collectés) et les GMS (23,5 % des apports), qui ont tendance à surtout fournir trop de viennoiseries et charcuteries.
Le réseau devrait davantage orienter les dons lors de la collecte nationale prévue les 25 et 26 novembre en inscrivant sur la liste des produits recommandés : conserves de légumes, de poissons, de légumes secs et de l’huile de colza. Chaque banque alimentaire (79 au total) sera sensibilisée à la nutrition via un guide pratique « pour une distribution équilibrée » distribuée d’ici la fin de l’année dans l’objectif d’améliorer la composition des paniers.