Laguillaumie licencie 50 % de ses effectifs
Rien ne va plus dans les abattoirs de Bourgogne ! Déjà en perte de vitesse avant la crise aviaire, les structures d'abattage de la région poursuivent leur déclin. Laguillaumie, implantée à Appoigny, dans l'Yonne, est la dernière structure à avoir subi les conséquences d'une conjoncture économique morose. La société spécialisée dans les volailles vient d'être placée en redressement judiciaire. Elle devrait perdre dans les semaines qui viennent près de la moitié de ses effectifs et passer à 50 salariés. Cette réorganisation devrait lui permettre d'alléger les frais de structure et notamment la masse salariale qui représentait jusqu'à ce jour plus de 25 % de son chiffre d'affaires. L'objectif de cette mesure est d'équilibrer l'exercice d'ici la fin de l'année. En 2005, l'abattoir enregistrait des pertes de plus de 2 millions d’euros pour un CA de 20 millions d’euros. « La grippe aviaire n'est pas la seule responsable de cette situation. Depuis plusieurs années déjà, le fonctionnement de la société n'avait pas été optimisé », déclare un cadre dirigeant de Laguillaumie qui poursuit « durant, la crise aviaire, nous avons mis une partie de notre personnel au chômage technique et, par le biais des 35 heures et des jours de congés, nous avons fonctionné avec la moitié de l'effectif ». Malgré ce sous-effectif, l'abattoir a su conserver sa production de 400 tonnes/mois. Cette configuration sera donc celle adoptée après le plan de licenciement économique.
Soutien des utilisateurs
La mésaventure de l'abattoir de Laguillaumie n'est pas un cas isolé. Celui de Louhans (71) est passé très près de la fermeture en fin d'année dernière. Grâce au projet de Guy Pont, éleveur, négociant et boucher, il pourra redémarrer son activité d'ici la fin de l'année (lire Les Marchés N° 85 p. 2). A Saulieu (21) également, l'abattoir a été sauvé par ses membres. C'est l'association des clients et utilisateurs particuliers qui a permis de reconstituer un capital financier et d'envisager des travaux de rénovation.
Malheureusement, tous les abattoirs ne sont pas soutenus par leurs usagers et les pouvoirs publics. Le 15 juillet dernier, celui de Montceau-les-Mines (71) fermait définitivement ses portes signant ainsi le deuxième échec dans la Communauté Urbaine après la fermeture de l'abattoir du Creusot (71) à la fin des années quatre-vingt.