L'agriculture reste une priorité pour Chirac
« Ce qu'il nous faut ce n'est pas moins d'agriculture, c'est une nouvelle ambition agricole pour la France et pour l'Europe» a déclaré hier Jacques Chirac dans son discours au Sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne. Il s'est lancé dans la définition de la nouvelle PAC, celle de l'après 2013. « L'Europe s'est largement construite à partir de l'agriculture» a rappelé le président de la République, « celle-ci doit rester au cœur de l'ambition européenne» . Pour lui, elle doit même constituer l'une des deux priorités de l'UE avec les hautes technologies. « La Pac devra s'élargir à la nouvelle dimension des usages non alimentaires des produits agricoles», a-t-il souligné, appelant les meilleurs spécialistes agricoles de l'Europe à réfléchir, dès à présent, à ce que doit être l'agriculture des années 2015-2020.
Pour Jacques Chirac, la recherche et l'innovation doivent se placer au cœur de notre stratégie agricole. « Il faut encourager la recherche variétale notamment sur de nouvelles plantes : des plantes à rendement élevé plus économes en eau et en intrants, mieux adaptées à la qualité des sols et aux évolutions climatiques. C'est le rôle de l'Inra, qui le fera dans le respect des principes de transparence et de précaution en renforçant la recherche sur les conséquences environnementales et sanitaires des cultures». Chirac veut donner la priorité aux usages non alimentaires. Cela passe par une fiscalité adaptée. Le président souhaite que la contribution éco-emballage sur les matériaux renouvelables puisse être sensiblement réduite dès 2007.
La chimie verte, les biocarburants sont des domaines à développer pour remplir l'objectif d'incorporation de 10% de carburants végétaux dans les carburants en 2015. Le chef de l'Etat souhaite le développement dès maintenant d'une 2e génération de procédés. « Je demande le lancement immédiat de deux projets pilote pour tirer partie de la totalité des plantes», a-t-il dit.
Tous ces enjeux témoignent selon lui d'une vision «singulière» de la France qui n'est pas seulement économique mais « marquée par l'ambition d'œuvrer pour relever le défi de la faim dans le monde, le défi de l'environnement, le défi du développement durable».