L’agriculture raisonnée veut sortir de l’anonymat
Regroupant à ce jour 586 exploitations, l’agriculture raisonnée se cherche un espace médiatique. Et les relais vont devoir être nombreux pour persuader les agriculteurs, si le gouvernement veut atteindre son objectif : 30% des exploitations françaises qualifiées en 2008. L’association Farre, qui annonçait hier sa présence au Salon de l’Agriculture, multiplie les démarches dans ce sens. Depuis peu, un partenariat a été mis en place avec Consodurable, une association dont sont membres plusieurs ministères, organisations professionnelles et de consommateurs. Destinée à promouvoir les produits issus de l’agriculture raisonnée (tout comme le bio), Consodurable a été déclarée campagne d’intérêt national par arrêté du premier ministre. Ce coup de pouce des pouvoirs publics devrait aider à la diffusion de l’agriculture raisonnée, qui reste pour le moment très peu lisible et visible sur les produits. Dépourvue de logo (pour ne pas créer la confusion avec le sigle AB), elle est pour le moment reléguée à l’arrière des produits, car aux yeux de la loi il ne s’agit que d’une mention. Farre déplore les blocages imposés à ces productions, qui sont pour l’instant soumises à une obligation de comptabilité matière. Principal espoir? L’implication des distributeurs. Certains iraient jusqu’à payer une partie des audits réalisés par les exploitations, devant la pression des consommateurs pour des produits plus « respectueux de la nature». « Ce qu’il nous reste à faire, c’est de la vulgarisation... et rendre nos produits disponibles », a expliqué hier Christiane Lambert, la présidente de Farre.