« L’agri-alimentaire », poumon de la Bretagne
Deux études publiées simultanément par l’Insee Bretagne et la chambre régionale d’agriculture de Bretagne expriment, chacun à sa manière, la prépondérance de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Bretagne. Dans son étude titrée « la sphère agri-alimentaire en tête des orientations économiques » publiée dans sa revue mensuelle « Octant », l’Insee souligne que la Bretagne cumule les accessits. Parmi les 22 régions françaises, elle se situe au premier rang du secteur primaire (agriculture, sylviculture et pêche) : 7,7 % des emplois (86 000 emplois), comme de la transformation agroalimentaire : 71 000 emplois, soit 6,4 % du total contre 2,7 % en France.
Le cumul des deux maillons de la production de l’alimentation (157 000 emplois en 1999) correspond à 14,1 % des emplois bretons totaux, contre 6,9 partout en France.
L’Insee précise que sur les 134 bassins de vie qu’elle voit en Bretagne, « une quarantaine […] dépasse les 30 % d’emplois agri-alimentaires et une douzaine […] les 40 % ».
Dans son étude appelée « les IAA structurantes pour le territoire breton» et publiée dans la Revue de l’observatoire des IAA, la chambre régionale d’agriculture de Bretagne remarque en préambule que la spécialisation agroalimentaire de la Bretagne s’est accrue entre 1993 et 2002. Par rapport à d’autres secteurs industriels régionaux qui ont plutôt comprimé leurs effectifs, et eu égard à la France dont l’emploi en IAA a stagné. Selon la chambre régionale d’agriculture, « quatre zones d’emploi bretonnes sont très dépendantes de (cette industrie), avec plus d’un emploi industriel sur deux dans cette activité. » Plus des deux tiers de l’emploi industriel dépendent directement des IAA dans les zones d’emplois de Carhaix (Finistère) et de Pontivy Loudéac (nord du Morbihan et sud Côtes d’Armor). La production agricole occupe assez uniformément l’espace, dans des cercles dont le centre serait occupé par les IAA concentrées dans des bassins où se trouvent les services aux entreprises. Aussi la constatation de l’Insee, selon laquelle la moitié des emplois de l’agro-industrie sont concentrés sur 6 % du territoire régional, paraît-elle logique. Mais réduisez le poids de l’un, et vous verrez souffrir l’autre.