Lagarde favorable à la relance des négociations
« Des PME en nombre, c’est une véritable richesse pour notre pays ! Mais à l’exportation, cet atout peut se transformer en handicap », a souligné Dominique Chardon, le président de la Sopexa le 23 octobre. C’était à l’occasion d’un débat organisé par l’Afja Association Française des Journalistes Agricoles au Sial sur le thème : « Quelle stratégie pour l’export agroalimentaire ? » Autour de Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur et de Nicolas Forissier, délégué interministériel aux IAA, des chefs d’entreprise ont apporté leur témoignage.
« Le développement d’une entreprise française passe souvent par l’international», a poursuivi Dominique Chardon. En Europe bien sûr, mais aussi sur la grande exportation, où les choses se compliquent parfois. Alors, pour aller à l’étranger, mieux vaut disposer d’un business plan sur 5 ans et avoir un responsable export dans son entreprise. « L’exportation, çà ne se fait pas sur des coups, et çà demande au moins 5 à 10 ans de travail », a précisé de son côté Nicolas Forissier. « Notre société a décidé d’aller à l’export. Mais nous avons choisi la mutualisation des informations et des structures », témoigne pour sa part Dominique Amirault, président du club des exportateurs de l’Ania qui dirige Soleou, une entreprise de Salernes en Provence spécialisée dans les assaisonnements et condiments. Il prévient : « il ne faut pas aller partout en même temps et partir groupés en choisissant quelques pays cibles ».
Une PME n’a pas forcément les moyens d’aller seule à l’export, sauf si elle commercialise des produits de niche comme Sacor Salaisons, implantée à Villeneuve de Rouergue et spécialisée dans le saucisson sec haut de gamme. « Nous y allons seuls grâce à la qualité de nos produits, confirme Jocelyne Tournois, qui a racheté cette PME à Fleury Michon en 1993. Elle a fait passer son chiffre d’affaires export de 3 % à 21 % du chiffre d’affaires de 1993 à 2005. « Le French Export Corner, qui réunissait pour la première fois l’offre française au Sial, nous a beaucoup aidé », précise-t-elle. La façon dont on s’occupe de nos clients est également très importante, poursuit Jocelyne Tournois. « Parce qu’il y a les produits bien sûr, mais il y a aussi les hommes», renchérit Dominique Chardon.
Des outils innovants pour l’exportation
Du côté de l’Ania, on regrette parfois les effets d’annonce. Pourtant, Jean-Marie Aurand du ministère de l’Agriculture, Nicolas Forissier et Christine Lagarde n’ont pas manqué de rappeler l’ensemble des dispositifs et « des outils innovants » mis à la disposition des chefs d’entreprise. C’est bien sûr le Kit Export mis en place à titre expérimental dans trois régions (Rhône-Alpes, Aquitaine et Bretagne) qui met en cohérence tous les acteurs s’occupant d’exportation coordonnés par un seul référent. C’est aussi le plan sectoriel export qui cible douze pays avec un plan d’actions accompagnateur regroupant Ubifrance, Sopexa et Adepta. C’est enfin Capexport, qui permet des mesures fiscales et assurancielles.
Plus largement, La ministre s’est prononcée favorable à « la réactivation des négociations bilatérales après l’échec du cycle de Doha ». « Il nous faut réfléchir sur la baisse des tarifs douaniers pour l’amélioration des échanges, relancer le dialogue, ce qui ne pourra que permettre de relancer les actions des PME à l’international », a-t-elle affirmé. Avec la réouverture du marché de la volaille (lire en Une), Madame Lagarde a déjà été entendue .