L’Afssa ne recommande pas le confinement des volailles
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a dressé hier son bilan des risques de grippe aviaire encourus par l’aviculture française et des mesures de prévention susceptibles d’être appliquées dans diverses situations. Elle a considéré que des flux non-migratoires d’oiseaux sauvages pouvaient faire apparaître des foyers sur les pourtours occidentaux et méridionaux de la Méditerranée, mais que les risques d’introduction directe par la faune restent négligeables.
Si elle recommande un renforcement de la surveillance en élevage, à la chasse et aux frontières ainsi que des conditions de flux non-migratoires, elle n’envisage pas dans l’immédiat la claustration des volailles en plein air ni l’interdiction de la chasse.
Dans les élevages en plein air, il s’agit de limiter l’attrait des oiseaux sauvages en supprimant la présence sur les parcours de mangeoires et d’abreuvoirs, dans la mesure du possible, ou de limiter leur accès. Les clôtures et filets sont recommandés, même si l’efficacité de ces derniers doit être évaluée. Dans les élevages en claustration, l’Afssa propose d’apposer des grillages aux entrées et sorties d’air, de protéger les fourrages et aliments et de respecter les précautions sanitaires lors de tout déplacement de personnes ou de matériel.
Limiter l’attrait des oiseaux sauvages
Le groupe spécial d’experts se penche depuis le début de la semaine sur une menace mouvante. Parti lundi sur la base d’une confirmation de la présence d’un virus H5N1, comme en Asie, en Roumanie et en Turquie, il a appris mardi l’existence de cas suspects en Grèce et en Macédoine. Enfin, hier, la Russie s’est inquiétée d’un foyer de grippe aviaire situé à quelque 300 km au sud de Moscou, confirmant la progression du virus vers la partie européenne de la Russie, le ministère russe de l’Agriculture, soupçonnant qu’il s’agit de la forme H5N1 transmissible à l’homme. Selon le chef-adjoint du département du contrôle vétérinaire du ministère, Nikolaï Vlassov, l’infection est « visiblement due au passage de canards sauvages qui se sont récemment posés sur un lac du village concerné».
Entre temps, l’Allemagne a étendu une mesure d’enfermement des volailles dans toutes les zones à risques du pays. A l’ouest du pays, la Bavière va jusqu’à étendre la mesure sur tout son territoire jusqu’à la mi-décembre et le Bade-Wurtemberg s’apprête à prendre la même disposition, les zones d’élevage et zones sauvages étant trop imbriquées. Ces deux länder sont situés sous une route migratoire importante. Enfin quatre autres (Basse-Saxe, Mecklembourg-Poméranie et Rhénanie du nord-Westphalie et Bavière) ont déjà ordonné l’isolement des volailles. La mesure sera appliquée jusqu’au 30 novembre pour les trois premières, et jusqu’au 15 décembre en Bavière.
L’Afssa suggère en France des mesures moins radicales que l’Allemagne. Il reste à savoir si la DGAL rendra certaines dispositions obligatoires.