L'Afrique, nouvel eldorado de l'agroalimentaire

> Henri Djambo, ministre de l'Agriculture du Congo, est intervenu lors des premières rencontres Feel Africa, organisées par l'association Bretagne Filières.
Àl'exemple de Nestlé, qui a annoncé fin juin sa volonté de « créer plus de 3 000 offres de stage et d'apprentissage dans les pays africains d'ici à fin 2018 », le potentiel du continent africain intéresse de nombreuses entreprises agroalimentaires. Mais la grande diversité géographique, économique et politique des différents pays rend difficile l'appréhension de ces marchés par les entreprises agroalimentaires françaises.
« Pour les entreprises occidentales, l'Afrique subsaharienne est un marché dont le potentiel est très important », indique Didier Bosc, directeur des investissements et du développement d'Unigrains. « Il est tiré par une croissance démographique forte, avec une population qui devrait dépasser le milliard d'habitants dans les prochaines années. On constate également des taux de croissance qui dépassent fréquemment les 5 % et l'émergence d'une classe moyenne qui consomme de plus en plus de protéines », complète-t-il. Pour la société d'investissement, le potentiel de développement se trouve dans la fabrication de produits agroalimentaires transformés, spécifiquement destinés à une consommation locale.
Le maintien d'un lien fort avec l'amont agricole est essentiel, afin de sécuriser ses approvisionnements. « L'Afrique subsaharienne souffre de freins majeurs, à savoir l'instabilité politique et un climat des affaires encore ris-qué », précise Didier Bosc. « Nous constatons que les entreprises qui connaissent bien l'Afrique pour y être présentes depuis de nombreuses années sont très positives sur son développement. Elles sont en situation d'investir dans des outils industriels, pour répondre aux besoins de la population. A contrario, celles qui connaissent peu ce continent le considèrent comme une zone de développement encore trop risquée, et donc non prioritaire à court terme », développe-t-il.
Initiative régionale pour rencontre internationaleLa Coface met elle aussi en avant les opportunités à saisir en Afrique subsaharienne d'ici à 2025, dans un document publié fin juin. Même si le continent affiche sa plus faible croissance depuis 2008, elle identifie deux secteurs clés de développement à moyen terme : la distribution et les tech-nologies de l'information et de la communication. « La distribution continue à progresser malgré des difficultés conjoncturelles et offre des perspectives de croissance en volume importantes. L'enrichissement de la population pourrait favoriser la consommation de produits à plus forte valeur ajoutée », analyse la Coface. Pour elle, les quinze pays les plus prometteurs selon le score combiné démographique/économique sont le Gabon, le Botswana, la Namibie, l'Afrique du Sud, le Nigéria,
” l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, le Mozambique, la Tanzanie, le Sénégal, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Kenya, le Rwanda et l'Angola.
“ On constate des taux de croissance supérieurs à 5 %
Pour faciliter les échanges entre entreprises agri-agro bretonnes et africaines, l'association Bretagne Filières organisait le 4 juillet 2016 à Vannes ses premières rencontres Feel Africa, en présence de délégations du Congo, du Burkina Faso, du Nigéria et du Togo. Plus de 200 personnes ont participé à cet évènement, qui devrait donner lieu à de nouveaux partenariats.