L’action Monsanto fait fi des polémiques
À la question « faut-il interdire les OGM ? », 100 % des boursiers répondraient non devant les belles courbes de croissance des semenciers mondiaux, parmi lesquels figure l'américain Monsanto. Le débat suscité par les semences génétiquement modifiées et leurs opposants ne semble pas affecter les performances financières de ces acteurs de poids avec la publication le 11 octobre des excellents résultats 2006 de Monsanto. Les ventes totales du semencier sont de 7,34 milliards de dollars, en hausse de 12 % par rapport à l'exercice précédent et la division « semences et génomique » qui représentait 51 % de l'activité en 2005 a poursuivi sa croissance, pour représenter dorénavant 55 % des ventes. En un an, elle est passée de 3,3 à 4 milliards de dollars et génère deux tiers des profits bruts du groupe. Depuis 2003, l'action Monsanto a quadruplé, et la multiplication des OGM sur la planète est un vivier de clients pour les semencier. En 2005, le total des surfaces ensemencées en OGM a cru de 11 % pour atteindre 90 millions d’hectares selon le rapport annuel de l'International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA). Lors de leur introduction commerciale en 1996 les variétés concernées ne couvraient alors que 1,7 million d'hectares. Pour 2007, Monsanto a déjà annoncé vouloir consacrer environ 10 % de ses ventes en recherche et développement, de quoi appuyer le lancement de nouvelles variétés. L'avantage des OGM en termes économiques est flagrant pour Monsanto, compte tenu de l'obligation pour les agriculteurs de renouveler le stock de graines chaque année. En matière de prospective, la firme américaine travaille dorénavant à la prochaine génération de plants OGM, dont l'objectif est cette fois de combiner la résistance aux nuisibles et la présence de caractéristiques nutritionnelles améliorées. Ces possibilités uniquement limitées par la connaissance du génome laissent miroiter aux analystes des profits conséquents. À la croissance soutenue de Monsanto peut d'ailleurs se superposer celle de son concurrent suisse Syngenta, dont le cours a plus que doublé en 3 ans.