Lactalis se renforce encore en avalant Célia
Sans faire de bruit, le groupe Lactalis a annoncé vendredi l’acquisition de la laiterie en difficulté Célia. L’entreprise de Laval (8 Mds Eur de CA), n’a pas précisé le montant de l’opération. Célia, installée non loin, à Craon (Mayenne), a enregistré en 2005 un CA d’environ 225 M Eur, réparti aux deux tiers en produits nutritionnels (poudres principalement), le tiers restant étant dévolu aux produits frais (beurre, pâtes pressées non cuites comme le Saint Paulin, le Chaussée aux moines).
L’opération de rachat « permettra de consolider le développement des marques et des produits spécialisés de Célia» a estimé Lactalis dans un communiqué. Le géant laitier poursuit ainsi sa stratégie de croissance externe tout en bénéficiant de la forte implantation de Célia à l’étranger (56% des ventes), notamment sur les marchés émergents de l’Afrique de l’Ouest et de l’Algérie. Célia, qui collecte 350 millions de litres de lait en Mayenne et dans les départements voisins ne disposait plus que de 2 sites de transformation situés à Craon et St Florent le Vieil, après la fermeture l’été dernier d’une usine à Saint Germain sur Moine (Maine et Loire) dédiée à la fabrication de produits frais premiers prix vendus dans le circuit hard discount.
En janvier, Célia avait fait parler de lui aux côtés d’Eurial-Poitouraine et Terrena/Laïta en annonçant un projet d’usine de mozzarella, un marché très porteur. Nécessitant 56 M Eur d’investissement total, pour une production de 30 000 t, le projet s’est vu soutenu par Dominique Bussereau cet été, avec l’annonce d’un soutien financier de 11 millions d’euros de crédits d’Etat et de l’UE.
Déjà acquéreur de l’italien Galbani en janvier, grand fabricant de mozzarella, Lactalis récupérerait des volumes supplémentaires en cas de concrétisation du projet. L’acquisition de Célia par le géant mayennais reste toutefois soumise à l'accord des autorités de la concurrence, un exercice auquel est rompu Lactalis.
Après le rachat de Célia, la prochaine étape est l’établissement d’une coentreprise avec Nestlé dans les produits laitiers frais, pour lutter contre Danone. Ne manque plus, une nouvelle fois, que la validation du dossier par les autorités de la concurrence.