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Lactalis se renforce dans les AOC savoyardes

Depuis un an, la rumeur courait dans les pâturages savoyards. La fromagerie Pochat et Fils, premier intervenant indépendant de la filière Reblochon allait s’adosser à un groupe. C’est chose faite. Lactalis vient de racheter la fromagerie et la vente devrait être entérinée d’ici la fin de l’année, avec l’accord de la DGCCRF. Cette transaction, dont le montant n’est pas révélé, signe la naissance d’un géant du Reblochon. Lactalis avait déjà pris ses marques en Savoie, il y a une dizaine d’année, en rachetant une unité de collecte et de transformation de lait à Eteaux (74) qui commercialise ses produits sous la marque Belet. En reprenant le n°2 du marché, le groupe industriel représente désormais 50 % de la production de Reblochon fermier et 30 % de Reblochon laitier. La filière complète représente de son côté une production de 17 000 t sous AOC dont 13 000 t de reblochon fruitier et 4 000 t de fermier.

La filière inquiète

Si les deux protagonistes sont discrets sur les raisons de ce rapprochement, certains acteurs murmurent des hypothèses comme la taille critique de l’entreprise familiale créée en 1919 ou encore le manque de prétendant à la succession. La situation financière de l’entreprise n’est pas en cause, puisque Pochat et Fils affiche un chiffre d’affaires de plus de 75 M _ en constante augmentation depuis de nombreuses années. Néanmoins d’autres questions restent en suspend : que vont devenir les différentes marques commerciales de Pochat ? Les autres productions de la fromagerie, comme le Beaufort, seront-elles reprises par Lactalis ?

Enfin, les différents acteurs de la filière sont inquiets quant aux conséquences de ce rachat sur le moyen terme. En effet, si Lactalis a jusqu’à aujourd’hui toujours joué le jeu de la valorisation des produits sous signe de qualité avec des prix d’achat intéressant, sa nouvelle position de leader de l’oligopole pourrait changer la donne. Une répercussion qui pourrait bouleverser la filière Reblochon qui représente 1 000 producteurs de lait, 180 producteurs fermiers, 26 entreprises de fabrication laitière et une vingtaine d’ateliers d’affinage.

Rédaction Réussir

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