Label Rouge reconnu, AOP et IGP méconnues
Dans le cadre de la campagne d’information mise en œuvre avec le soutien de l’Union européenne, le Centre d’information des viandes a demandé à l’institut BVA d’étudier la perception des signes d’origine et de qualité et leur influence sur le processus d’achat des consommateurs Etude réalisée en qualitatif Paris/province auprès de maîtresses de maison âgées de 30 à 50 ans et réalisant leurs achats en GMS et boucheries traditionnelles.. L’étude n’avait pas pour objet de révéler des taux de notoriété, mais plutôt de mieux comprendre comment ces signes sont décodés par les acheteurs.
Le Label Rouge caracole en tête en termes de citations spontanées, mais tout comme pour le sigle AB, c’est l’aspect sanitaire du produit qui ressort en priorité : normes, contrôles, traçabilité sont autant de qualificatifs de ce signe de qualité. Le goût et les autres caractéristiques organoleptiques n’arrivent que dans un deuxième temps. Le logo est bien assimilé et reconnu par les interviewés. Ce constat n’est pas nouveau. Cela fait longtemps que le Label Rouge est devenu un signe de réassurance pour le consommateur, une sorte de valeur refuge bien démontrée dans les crises alimentaires que nous avons traversées (hors crise aviaire). Mais si l’on peut se satisfaire de ce ressenti justifié, il ne faut pas oublier que la fonction première du Label Rouge est d’identifier la qualité supérieure par rapport à un produit standard en termes de goût. Faire maturer une viande, sélectionner des races, déterminer des nombres de sujets à l’hectare (et la liste n’est pas exhaustive) ne sont pas des critères sécuritaires, mais des éléments qui permettent au produit de se distinguer dans l’assiette.
En alimentation, tout doit être simple
L’AOC n’est que peu identifiée par le consommateur qui est plus habitué à trouver ce signe sur les vins ou les fromages. Malgré tout, la notion d’origine, sans trop la caractériser, reste présente, quoique imprécise.
Quant aux signes européens, AOP, IGP, ils restent inconnus du consommateur et le contenu de leur dénomination reste très flou. « Protégée de quoi, par qui, contre qui, pour quoi faire ?» sont des interrogations qui reviennent souvent.
De fait, cette étude montre bien que nous sommes face à un consommateur intelligent, qui lit les étiquettes et qui s’attache au sens premier du terme. En alimentation, tout doit être simple et évocateur. Ce n’est malheureusement pas le cas des signes de qualité qui, en l’absence de communication et d’explication sur le contenu même de la marque collective, relèvent de l’interprétation que le consommateur veut bien lui attribuer.